dimanche, novembre 24, 2024
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Alsény Mabinty Camara prévient : « si les arriérés ne sont pas payés, il y aura une perturbation de la rentrée scolaire »

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Quelques semaines pratiquement séparent les écoliers guinéens à la prochaine rentrée scolaire, prévue au mois d’octobre. Pendant ce temps, un mouvement de boycott piloté par la coordination des enseignants contractuels pointe à l’horizon. D’ici là si rien n’est fait, cela pourrait perturber le cours normal des cours. Pour en savoir plus, une journaliste de Laguinee.info a eu un entretien avec Alsény Mabinty Camara, le coordinateur de cette structure d’enseignants, qui a profité faire également des révélations.

Laguinee.info : Quel est l’état des lieux avec le mouvement syndical, suite aux négociations relatives au cas des enseignants contractuels ?

Alsény Mabinty Camara : Nous avons toujours donné la chance à la négociation pour pouvoir trouver la solution aux problèmes. Raison pour laquelle l’année dernière, nous avons accepté de partir en classe et continuer à dispenser les cours jusqu’à la fin de l’année croyant que l’Etat allait satisfaire nos réclamations. Très malheureusement, tous les points de revendications ou les promesses qui ont été tenues par l’autorité, n’ont pas été respectées à 100%. Sur les 12 mois, il n’y a eu que 3 mois qui ont été payés et l’engagement à la fonction publique n’a pas été effectué, c’est pourquoi autour de cette année et autour de la table de négociations de cette année, le mouvement syndical a insisté et persisté sur l’engagement de tous les enseignants contractuels. Autour de la table, ils ont obtenu une certaine avancée dans les accords comme par exemple, qu’il y a un concours fermé qui sera organisé uniquement entre les enseignants contractuels. Sauf que nous prenons ça en doute, parce qu’on ne peut pas croire a 100%, dans la mesure où on a été promis l’année dernière du payement de salaire intégral qui n’a pas été fait jusqu’à maintenant là. Ensuite, ces mêmes personnes promettent encore qu’ils vont nous engager directement à la fonction publique. Tout d’abord, nous, nous leur demandons de payer les arriérés de salaire à tous les enseignants contractuels afin que la rentrée prochaine, et en ce qui concerne l’engagement aussi, nous prions Dieu qu’ils honorent leurs en promesses vis-à-vis des enseignants contractuels. Donc, nous prenons avec quelques pincettes de doutes la promesse prise par les autorités vis-à-vis de l’engagement des enseignants contractuels. Comme ils ont dit que c’est au mois de novembre qu’une évaluation sera mise en place, déjà il y a des préalables, donc nous attendons d’abord l’exécution de toutes ces préalables là avant de dire quoique ce soit par rapport à ça. Mais pour le moment nous prenons avec des doutes.

Laguinee.info : A quoi peut-on s’attendre si le gouvernement n’arrive pas à payer les arriérés de salaire comme prévu ?

Alsény Mabinty Camara : Déjà tous les enseignants contractuels sont unanimes. Si les arriérés ne sont pas payés, il y aura une perturbation de la rentrée scolaire. De Kassa à Yomou, tous les enseignants contractuels sont unanimes là-dessus. Personne ne se laissera faire, si toutefois ces engagements-là ne sont pas honorés avant l’ouverture.

Laguinee.info : De nos jours, le constat révèle que le système éducatif guinéen est presqu’en faillite. Qu’est-ce que vous suggérez pour l’amélioration du système éducatif de notre pays ?

Alsény Mabinty Camara : D’abord on ne peut pas qualifier un système s’il n’y a pas d’enseignants. Si tu entends système, c’est les ressources humaines. Et si cette ressource humaine n’est pas qualifiée, c’est un désarroi, c’est un échec, ça il faut le reconnaître. Aujourd’hui l’école guinéenne a exprimé un besoin de plus de 20 mille enseignants dans nos concessions scolaires. Comment est-ce que vous pouvez relever ce défi ? Comment est-ce que vous pensez à une telle formation ? La Guinée ne se limite pas seulement qu’à Conakry. Elle fait 245 857 Km², et il y a 33 préfectures qui sont en dehors de Conakry. Et si on résume toutes les avancées de la Guinée à Conakry seulement, on risque de se tromper du calcul. Donc ça veut dire qu’à l’intérieur du pays, il y a un manque criard. C’est suite au recrutement des enseignants contractuels que beaucoup d’école ont commencé à fonctionner qui ont été construites depuis plusieurs années. Si toutefois l’Etat a eu l’initiative de doter de ces écoles là des enseignants, il faudrait non seulement que ce soient des enseignants capables, parce que ce n’est pas en quantité qu’il faut recruter mais en qualité. Il faudrait qu’il y ait de la qualité dans le recrutement, ça nous somme entièrement d’accord. C’est pourquoi nous leur avons interpellé de procéder à un recrutement sur place et en procédant à une évaluation en situation de classe. Cela permettra de recruter de véritables enseignants, pas des personnes qui veulent enseigner mais qui ne sont pas des enseignants. Des personnes qui veulent réellement et qui peuvent. Cela pourra permettre à l’Etat de recruter que des enseignants. Comme par le passé, aujourd’hui, le système éducatif est envahi par des personnes qui sont au-delà de 700 mille enseignants qui sont dans la formation publique et qui ne peuvent pas enseigner. Mais qui sont passés par la voie de concours ou par un autre moyen pour intégrer la fonction publique. Donc il faudrait qu’on rectifie ce tir là, sur de nouvelles bases, pour permettre au système de qualifier, parce qu’il faudrait qu’on soit compétent et compétitif. La Guinée ne peut pas vivre à vase clos. Il faudrait que les élèves guinéens ou les étudiants guinéens se comparent aux étudiants de la sous-région, pourquoi pas les dépasser même ? Il faudrait qu’on instaure la culture du mérite dans nos écoles et en encourageant aussi les méritants.

Sirani Diabaté pour Laguinee.info

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