lundi, septembre 23, 2024
spot_img
spot_img
spot_img
spot_img

Victime d’incendie au marché Dabondy, Rokiatou Kaba criblée de dettes : « aujourd’hui je ne vis pas »

À LIRE AUSSI

spot_img

Le mois de mai dernier, à la stupéfaction générale de tous, un incendie avait ravagé plusieurs boutiques au marché Dabondy laissant sur les carreaux, plusieurs individus qui se débrouillent là.

À l’époque, dame Rokiatou Kaba, PDG de KIMMUS SARL, une entreprise qui évolue dans le commerce d’huile, étonnait tout le monde quand elle affirmait avoir perdu une valeur de 2 millions d’euros. Ce qui est pourtant vrai. L’incendie, selon elle, a été provoqué par une activité de soudure des supports de climatiseurs d’un de ses voisins, a appris Laguinee.info à travers un de ses reporters.

Rokiatou Kaba, PDG de KIMMUS SARL, victime d’un incendie

« La journée, je n’étais pas à Conakry, mais les agents ont travaillé toute la journée jusqu’à 17 heures. Il y avait une seule activité de soudure à côté. C’est après avoir fermé la porte qu’ils sont venus, comme leur magasin est contigu au nôtre, ils voulaient souder les supports d’un climatiseur. Mais malheureusement, au lieu de souder sur leur magasin qui doit être climatisé, ils le font sur le mien alors qu’il y a une différence de couleur qu’ils ont eux-mêmes mise. Je ne sais comment on peut laisser son magasin qui est différent du mien, pour souder leurs supports de climatiseurs sur mon magasin alors que nous avons des produits inflammatoires. En réalité, nous importons de l’huile depuis 2018, mais de très grande quantité. En trois mois, nous avons importé 34 conteneurs de l’Italie, tous nos produits proviennent de l’Italie. Nous avons, au total, 8 magasins mais c’est là où il y a la plus grande concentration de marchandises qui a pris feu. J’ai perdu le contenu de 6 magasins de stock de marchandise. Le feu est parti d’une activité de soudure d’un libanais, parce que ce jour, il n’y avait même pas d’électricité dans le marché », a-t-elle raconté ce vendredi 18 août 2023, dans l’émission Mirador de FIM.

Alors qu’elle se demande comment payer les dettes qui pèsent sur sa tête, lesquelles dettes causées par l’incendie, Dame Rokiat est aujourd’hui menacée d’expulsion des boutiques qu’elle occupait pour défaut de paiement. Pire, selon elle, c’est même sa vie qui serait menacée par des bandits qui, la dernière fois, avaient tenté de lui faire du mal.

Rokiatou Kaba, PDG de KIMMUS SARL, victime d’un incendie

« Quand il y a eu cet incendie, c’était la période la plus difficile de ma vie. Au lieu que les gens ne cherchent à comprendre, ils ont plutôt démenti ce que je disais. J’ai importé plus de 2 millions d’euros, c’est-à-dire, plus de 17 milliards de nos francs. J’ai toutes les preuves. (…). Je représente des sociétés, je n’ai pas forcément besoin d’argent liquide pour avoir ces marchandises, c’est la crédibilité que j’ai construite qui me permet de ne payer que 40%, on m’envoie la marchandise et après, je paie les 60% restants. C’est un roulement qui doit être respecté. (…). Ce qui est malheureusement déplorable aujourd’hui, j’ai été victime de tout mais aujourd’hui, je n’ai pas la compensation de la part des gens qui ont commis l’erreur. Le ministère du commerce avait mis en place une commission ad-hoc en place, nous avons fait la remise du rapport mais jusqu’à présent, nous sommes dans les oubliettes, nous n’avons aucun répondant. Même le marché menace de nous déguerpir parce qu’on n’a pas payé. Je suis menacé de mort parce que ce sont des bandits qui me poursuivent, un groupe de six bandits qui ont été arrêtés et envoyés à la gendarmerie de Matam et ont été relâchés. Aujourd’hui ces bandits vaguent dans la nature, je suis obligé de travailler chez moi à la maison parce que je ne sais qui étaient ces bandits et quel était leur but. Je ne sais qui étaient ces bandits, mais ce que je sais c’est qu’ils ont été relaxés parce qu’ils ont proposé beaucoup d’argent au chauffeur qui a contribué à leur arrestation. Pire, la gendarmerie aussi a demandé à ce qu’on paie 2 millions pour qu’ils puissent garder ces bandits en détention, j’ai dit non. J’ai un avocat depuis le mois de mai qui, jusqu’à maintenant, n’a rien fait. Je l’ai appelé l’autre jour, il m’a dit qu’il était à Beyrouth, qu’il est fatigué et qu’il va m’appeler lundi, je ne sais pourquoi. Depuis mai, jusqu’à présent il n’a rien fait, il n’est même pas venu visiter le lieu du drame. A la justice également, on ne sait pas ce que le dossier est devenu. A la justice de Mafanco, on nous fait comprendre qu’on a été tenus comme témoins, mais victimes. Ce sont des choses que je ne comprends pas. Tout ça, peut-être que c’était pour me faire perdre ou que c’était une coïncidence, je ne sais plus ce que je dois croire, de toute façon, je suis menacée », a-t-elle raconté.

La plus grosse difficulté à laquelle fait face cette entrepreneuse aujourd’hui, est comment rembourser les dettes qu’elle avait contractées pour amener ces marchandises en Guinée. C’est pourquoi, après avoir tapé sur plusieurs portes sans succès, Dame Rokiatou demande l’aide du président de la transition non seulement pour l’aider à trouver une solution pour éponger ces dettes mais aussi pour sa sécurité personnelle.

Rokiatou Kaba, PDG de KIMMUS SARL, victime d’un incendie

« La plus grande difficulté que j’ai aujourd’hui, c’est que je dois de l’argent aux gens. C’est vrai qu’il y a de la confiance parce qu’on a travaillé pendant plusieurs années, mais à cause de tout ce qui se passe, il y a le doute qui s’installe. Une fois, il y a l’avocat d’un d’entre eux qui m’a appelé pour me dire qu’il va y avoir un mandat d’arrêt contre moi. Je sui encore revenue l’ambassade d’Italie pour qu’elle intervienne pour éviter qu’on ne m’interdise l’Europe parce que si cela est fait, c’est comme si je mourrais, déjà qu’aujourd’hui, ma vie est à l’arrêt parce qu’en réalité, ce n’est pour extrapoler, mais je ne vis pas. (…). Avant l’incendie, j’avais déjà 40% comme d’habitude et après quelques ventes, j’avais payé une partie. Après l’incendie aussi, l’argent que j’avais, j’ai payé une partie et aujourd’hui, je dois à une société 290.000 euros, une autre à qui je dois 288.000 euros, un transitaire à qui je dois 28.000 euros et un autre 12.000 euros. Ici aussi, il y a aussi que je dois à la douane. Je dois aujourd’hui, environ 1000 euros. Au président, parce que c’est la seule personne qui reste aujourd’hui à laquelle je n’ai pas parlé, je demande de m’aider. M’aider ne veut pas dire qu’il doit forcément me donner de l’argent mais il sait ce qu’il faut pour moi, ce qu’il faut pour m’aider. Je demande aussi qu’il m’aide à assurer ma sécurité », a-t-elle conclu.

Ismaël Konaté pour Laguinee.info 

spot_img
- Advertisement -
spot_img
spot_img

ECHO DE NOS RÉGIONS