Contre toute attente la semaine dernière, le Général Tchiani, alors patron de la garde présidentielle a renversé le pouvoir de Mohamed Bazoum, président de la République du Niger.
Cet autre coup de force dans la sous-région ouestafricaine est dénoncé tant par les institutions mais aussi des acteurs politiques.
En Guinée, le président du parti Union des Forces Démocratiques (UFD) Mamadou Baadiko Bah, estime que
la situation qui prévaut au Niger est le résultat d’une longue histoire marquée par l’esclavage et la colonisation, dont l’Afrique peine encore à se libérer. Il l’a dit ce jeudi, 03 août 2023 lors d’un entretien téléphonique avec Laguinee.info à travers un de ses journalistes.
« Le coup d’État au Niger nous renvoie à l’état désespéré de l’Afrique post-coloniale. Après plus de 60 ans d’indépendance, les peuples africains n’ont toujours pas été libérés. Des groupes armés arbitrent la situation à leur avantage, alors que nous savons tous que l’armée n’est pas faite pour gouverner. Ce n’est pas son rôle, et elle n’est pas préparée pour cela. Le résultat ne peut être que la faillite », a-t-il déclaré d’entrée.
Le président de l’UFD souligne, en poursuivant son analyse à l’occasion d’une interview qu’il a accordée à notre rédaction, que lorsqu’un pays entre dans un cycle de coups d’État et de transitions, il est difficile d’en sortir car, « les régimes corrompus et parasitaires confisquent les richesses nationales au profit d’une clique, laissant des millions de personnes dans la misère, en particulier les jeunes, qui fuient désespérément leurs pays ».
Ainsi cet ancien député appelle le continent noir à « retrouver son identité et son passé glorieux », en mettant l’accent sur la justice sociale et la solidarité.
Mamadou Baadiko Bah a, par ailleurs, déploré que les coups d’État soient plus fréquents en Afrique francophone. Le cadre attribue cette instabilité qu’il qualifie de chronique, « aux élites assimilées à la culture coloniale française, dépourvue d’autonomies culturelle et intellectuelle ».
C’est pourquoi Baadiko appelle chacun et tous, à rompre avec le cycle des coups d’État en Afrique francophone et à saisir l’opportunité de construire des régimes capables de promouvoir un développement équilibré, la justice sociale et le progrès, pour sortir de la dépendance et de l’instabilité qui gangrènent encore certaines nations africaines.
Laguinee.info