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Niger : un énième coup d’Etat au Sahel, inquiétude pour les civil·es

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La FIDH et son organisation membre au Niger, l’Association Nigérienne pour la Défense des Droits de l’Homme (ANDDH), condamnent le coup d’État militaire au Niger. Tout en exprimant leur inquiétude pour les civil·es, elles appellent à la libération des personnalités arrêtées et au rétablissement de l’ordre constitutionnel.

(Niamey, Paris, Dakar) 27 juillet 2023 — Le 26 juillet 2023, dans la matinée, des militaires de la Garde présidentielle ont séquestré le Président de la République du Niger Mohamed Bazoum élu en 2020, ainsi que sa famille et son ministre de l’intérieur.

Hier 26 juillet dans la soirée, aux environs de 23 heures GMT, le porte-parole des putschistes, le Colonel Major Amadou Abdramane, parlant au nom du « Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP) », a fait trois communiqués successifs à la télévision nationale (ORTN). Il a respectivement annoncé la fin du régime de Bazoum, la suspension de « toutes les institutions issues de la 7ème République », la « fermeture des frontières terrestres et aériennes » et l’instauration d’un « couvre-feu de 22 heures à 5 heures sur toute l’étendue du territoire ».

Dans la journée, le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies (ONU), l’Union Africaine (UA), la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) avaient appelé à la libération du Président Bazoum et au respect des acquis démocratiques. La CEDEAO aurait également dépêché à Niamey une équipe de médiation composée de plusieurs personnalités dont le Président du Bénin, Patrice Talon, en vue de trouver une solution respectueuse des acquis démocratiques du Niger.

« Nous condamnons ce coup d’État militaire qui marque un coup d’arrêt à la démocratie au Niger qui a connu sa première alternance pacifique en 2020 entre les Présidents Issouffou Mahamadou et Mohamed Bazoum dont le mandat devait s’achever en 2026. Nous appelons le CNSP à rendre le pouvoir aux civil·es et à garantir l’intégrité physique et morale de toutes les personnes arrêtées », a déclaré Monsieur Sita Adamou, Président de l’ANDDH.

Le Niger fait face à l’instabilité et à une violence endémique, en particulier dans ses zones frontalières, proches du Mali, du Burkina Faso et du Tchad. Il vient de connaître le cinquième coup d’État de son histoire, le deuxième en 13 ans.

Mohamed Bazoum avait été élu à la suite de l’élection présidentielle 2020-2021 sous la bannière du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS-Tarayya) après avoir occupé plusieurs départements ministériels dont celui de l’Intérieur, de la Sécurité publique. Il avait échappé à une tentative de putsch dans la nuit du 30 au 31 mars 2023, à la veille de son investiture.

Plusieurs États du Sahel, notamment le Burkina Faso, le Mali et le Tchad ont connu ces dernières années des changements anticonstitutionnels de régimes. Au Niger, le nouveau régime militaire justifie son putsch par la « dégradation continue de la situation sécuritaire, la mauvaise gouvernance économique et sociale… ». Une justification qui rappelle celle d’autres militaires séditieux, dans les pays voisins.

« L’insécurité dans le Sahel doit appeler à des efforts conjugués des États du Sahel et leurs partenaires internationaux mais elle ne doit en aucune manière servir de prétexte pour renverser les régimes démocratiquement élus, » rappelle Me Drissa Traoré, secrétaire général de la FIDH. « Les changements de gouvernement font partie de la vie politique d’une démocratie, mais ils doivent tirer leur légitimité d’une élection libre, apaisée et dans le respect absolu de l’état de droit. Lors d’un coup d’État, les premières victimes sont toujours les mêmes : les plus fragiles, les femmes et les enfants. Nous sommes extrêmement inquiet·es et appelons à une résolution pacifique de cette crise », ajoute-t-il.

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