Ibrahima Diallo, est la troisième victime qui était à la barre ce lundi 24 juillet 2023, pour livrer son témoignage sur les évènements du 28 septembre 2009. Se rappelant de cet événement douloureux qu’il a vécu, il a accepté de dire au tribunal sa part de vérité, a constaté Laguinee.info à travers une de ses journalistes.
A l’entame de ses explications, Ibrahima Diallo a rappelé que le 28 septembre, il a vu la masse qui venait de Bambeto pour descendre vers Hamdallaye. Là, il y a 2 cars qui sont venus vers Hamdallaye selon lui, pour le stade. La victime poursuit en disant qu’il y a d’autres qui étaient dans le bus quand ils sont descendus à Hamdallaye et ils ont affirmé qu’ils on vu des machettes et autres choses dans les bus.
« Moi c’est la foule qui m’a emportée et ils ont dit que Dadis a envoyé les cars, donc on est partis. A Hamdallaye, on a vu une personne qui était blessée à la tête et ils étaient en train de l’envoyer au camp. Arrivé à la belle-vue, on a vu les militaires qui ont mis le feu et les gens se sont blessés. On a continué, et arrivé à Dixinn, on a vu Tiégboro qui était au stade. Il nous a dit de rentrer à la maison sinon ils allaient nous mater », a-t-il expliqué en premier lieu.
Dans le stade, il dit avoir vu Cellou Dalein Daillo. « Les gens l’applaudissaient. On est allé s’asseoir, après quelques minutes on a vu les jupes (voitures) rentrées et ils ont tiré des gaz. Donc les troubles ont commencé. Après quelques instants, les bérets rouges sont rentrés ils ont commencé à tirer. J’ai vu des gens arrêter dehors qui avaient des bandeaux. J’ai vu des militaires assommer deux personnes qui étaient derrière moi et j’ai été blessé aussi. J’ai vu des corps moi-même j’ai pris un corps avec une personne pour déposer de l’autre côté », poursuit le témoin du massacre.
Répondant aux questions de la partie civile concernant la présence des bérets rouges au stade, Ibrahima Diallo confirme avoir vu ces agents.
« Je confirme avoir vu les bérets rouges au stade qui tiraient. Je n’ai jamais vu une femme victime de viol. J’ai 15 enfants et 3 femmes. A cause de ce qui m’est arrivé, je ne peux pas payer les cours des enfants, même manger c’est des problèmes », se lamente-t-il.
Face à la persistance des avocats de la défense, la victime dit qu’elle ne répète que tout ce qu’elle a dit dans son procès verbal devant le tribunal.
Sirani Diabaté pour Laguinee.info