Dans une note circulaire dont beaucoup de médias et citoyens détiennent copie, les autorités guinéennes ont décidé de permuter les Directeurs généraux et Directeurs généraux adjoints des organismes publics du pays. Objectif, probablement, lutter contre la sédentarisation de ces responsables des structures étatiques. Une belle initiative aux dires de bon nombre d’observateurs aguerris. Cependant, il est à révéler un certain nombre de détails qui doivent être pris en compte par le Comité National de Rassemblement pour le Développement (CNRD).
Il est important de relever que les DG et DGA sont des acteurs du système mis en transition. Sur le plan administratif, ils agissent au nom et pour le compte de cette transition. Les résultats (positif ou négatif) de DG et DGA vont être attribués à la transition. C’est pourquoi les Autorités doivent plutôt rassurer, accompagner suivre les actions de chacun des organismes pour une transition réussie.
Cependant, s’il faut saluer le combat contre la sédentarisation administrative il faut également s’inquiéter pour les conséquences de la méthode adoptée par le CNRD et son gouvernement :
1- Si l’objectif de permutations est lié au contrat de Performance. Qui aurait signé ledit contrat avec le Chef de Département ? Qui sera responsable de la bonne exécution ou l’inexécution dudit contrat ? Le fameux contrat d’objectifs et de performance n’est-il pas signé pour une durée déterminée ? Va-t-on soumettre de nouveaux contrats d’objectifs et de performance ? Qui fera le suivi des différentes réformes ou projets entrepris par les Directeurs en place surtout pour le cas très spécifique de certains secteurs ?…
2- Comment évaluer les Organismes n’ayant pas de Conseil d’Administration depuis plus le 05 septembre 2021 ? Comment évaluer les Organismes dont les budgets ne sont approuvés qu’à la fin du premier semestre ? Comment évaluer les Organismes qui n’ont pas de Commissariat aux comptes depuis le 05 septembre 2021 ?
3- Quel sera le rôle des directeurs issus de la permutation, poursuivre ou arrêter les réformes engagées par leurs prédécesseurs ou arrêter ces réformes et engager de nouvelles ?
4- Qu’en est il des différentes opérations encours ? (Il faudrait encore quelque semaines pour les changements de signatures, de cachets sur tous les documents officiels des Entreprises ; sans oublier la période d’intégration par rapport à la nouvelle fonction de chacun…
5- Il faut relever que l’échéance du 31 décembre 2023 ouvre le boulevard de l’instabilité institutionnelle : les guéguerres fratricides de conquête de postes de DG et/ou de DGA sont ouvertes…
Pourtant, une simple commission de suivi de la mise en œuvre du Contrat d’objectifs et de performance pourrait suffire.
Attendons de voir !
Mohamed Diané