La CEDEAO se relance encore dans le processus d’instauration du dialogue inter-guinéen. A cet effet, le médiateur Boni Yayi devrait venir à Conakry le dimanche dernier, mais son arrivée a été annulée. Cependant, avant que l’institution ne fixe un autre programme, les avis divergent sur le retour de la communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest pour mettre fin à la crise guinéenne.
Au micro de nos confrères de la radio FIM Fm dans l’émission Mirador, l’acteur politique Bah Oury indique que ceux qui se sont mis à l’écart du cadre de dialogue, c’est de leur faute, rapporte Laguinee.info à travers une de ses journalistes.
« Le dialogue inter-guinéen tel qu’il a été conçu, a été fait par l’accompagnement de la CEDEAO et des partenaires de la communauté internationale. Donc de ce point de vue, il n’y a aucun problème. Maintenant si certains ont préféré être dehors en regardant les choses par la petite fenêtre, ça c’est de leur responsabilité. Mais il faut noter une chose, c’est que le processus va avancer et ça continue. Et à force de rester en dehors on risque par la suite d’être complètement déclassé. Il y’a eu beaucoup de chose qui ont été faites depuis le 5 septembre 2021 : les assises nationales, le dialogue inter-guinéen, la question de l’orientation constitutionnelle…, mais si on s’intéressait à la Guinée, si on veut apporter sa touche pour demain et après-demain, si on décide délibérément d’être à l’écart c’est de leur faute », a-t-il laissé entendre.
Poursuivant, il rappelle que le dialogue n’est pas clos, « parce que de nouvelles questions se posent. L’erreur c’est de considérer que tout a été déjà décidé et conclu. Aujourd’hui la question des communales et des délégations spéciales n’est pas discutée, ni abordée par les autorités guinéennes, or si on veut aller vers une véritable refondation, il faut clarifier tout. Il y’a deux semaines pour vous dire que le dialogue n’est pas clos, nous avons pris langue avec les facilitatrices pour solliciter l’organisation d’une plénière entre les coalitions politiques et les coalitions faîtières pour passer en revue la question de l’effectivité de la transition a l’heure actuelle », dit le président de l’UDRG.
Bah Oury estime que cette transition n’est pas faite pour quelqu’un d’autre, elle est faite pour des guinéens. « Si on échoue ce sont les guinéens et la Guinée qui échouent. Cela veut dire que lorsque vous êtes en face des intérêts majeurs de votre pays, qu’il y ait un œil extérieur qui participe ou qui ne participe pas, vous devez assumer avec rigueur et responsabilité votre mission pour permettre de sortir votre pays dans un cadre difficile. Je n’ai pas besoin que quelqu’un vienne voir comment je gère ma famille. Je n’ai pas besoin d’un surveillant derrière moi pour faire correctement mon travail dans mon pays. Pour ce qui est de la CEDEAO, il faut qu’on le dise il y’a des intérêts divergents au sein de la CEDEAO. On a vu le troisième mandat, ils ont fait la sourde oreille, la CEDEAO tout comme l’union africaine, ils ne nous ont pas accompagnés. Après le 5 septembre ils se permettent de manière péremptoire de dire libérer les lieux dans 6 mois. C’est pour vous dire ce que nous devons faire, il faut le faire pour nous et pour la Guinée », a-t-il conclu.
Sirani Diabaté pour Laguinee.info