Les enseignants guinéens sont confrontés à d’énormes difficultés pendant les vacances scolaires. Généralement, ils ne sont pas payés le dernier mois par les fondateurs d’écoles privées, ce qui fait aussi durant tous les trois mois de vacances, ils sont dans la galère. A travers une journaliste de Laguinee.info, ils décident de briser le silence et dénoncer cet état de fait.
Mohamed M’mamie Bangoura est enseignant dans plusieurs écoles privées. Il déplore cette politique des fondateurs. « Ça fait des années que je suis dans l’enseignement, mais les écoles privées en ont fait une tradition de ne pas payer le dernier mois des cours et en ce que je sache, chaque parent d’élève paye les neuf (9) de chaque année. C’est une politique très bien ficelée, ces gens-là sont des monstres sans cœur, ils ont une pierre à la place de leur cœur.
J’aimerais dire à ces parents d’élèves de continuer à payer ces neuf (9) mois, ils le font pour les enfants pas pour ces fondateurs véreux parce que moi-même qui vous parle comme ça, je suis un parent, l’ironie du sort j’ai pris un enfant sous mes ailes j’ai payé les neuf mois en retirant dans mon salaire et le dernier mois, moi je ne l’ai pas reçu et il nous reste encore quatre bons mois à taper sans rien sous la dent », déplore cet enseignant.
Même son de cloche chez Mohamed Camara, un autre enseignant qui dit vivre la même triste réalité chaque année. Cependant, il lance un appel à l’endroit des parents d’élèves. « L’appel que je souhaiterais lancer à l’endroit des parents d’élèves, il faudrait qu’ils prennent leurs responsabilités en faisant de telle sorte qu’ils ne payent pas aussi le dernier mois parce que l’enseignant qui est là a dispensé, a légué sa connaissance aux enfants », dit-il.
Poursuivant, il indique que l’année dernière, lui et ses collègues ont été victimes de cet état de fait dans une école de la place. « Lorsque nous avons porté plainte contre cette école, une fois à la gendarmerie sous la complicité du commandant de cette unité, ils nous ont mis à la porte soi-disant qu’il n’y a pas un contrat écrit qui existe entre les professeurs et les fondateurs des écoles privées. Nous sommes là mais nous évoluons sans contrat et juridiquement, c’est quelque chose qui n’est pas du tout permis au sein d’une société. Et pour sortir de cette démagogie, il faudrait que l’Etat essaies de nous apporter son coup de pouce en ce qui concerne la ratification d’un contrat entre nous professeurs et ces différentes écoles privées car avec la cherté de l’emploi aujourd’hui en Guinée, nous sommes tenus obliger de s’y faire », dénonce Mohamed Camara.
Mariame Komara pour Laguinee.info