A Kamsar, une sous-préfecture relevant de la préfecture de Boké, la troisième phase des opérations de récupération des domaines de l’Etat initiée par le CNRD, a été lancée ce dimanche 07 mai 2023. C’est dans la soirée du samedi que les bulldozers du génie militaire sont arrivés sur les lieux. Cette vaste opération de déguerpissement dans la cité industrielle se déroule dans les secteurs Amacef, Kissidougou, Sakhoya et Bas-Fond. Des localités stratégiques pour construire les logements sociaux par la CBG, a constaté Laguinee.info à travers son correspondant basé sur place.
Dans la matinée du dimanche 07 mai 2023, les machines du génie militaire, accompagnées d’un important dispositif sécuritaire sont entrées en action dans le secteur Amacef, situé au cœur de la ville. C’est les coups des bulldozers qui ont réveillé certains citoyens.
« C’est à 05 heures du matin que j’ai entendu le bruit des machines. Y’a pas ce qu’on n’a pas fait pour qu’ils puissent au moins nous recaser dans un autre endroit, mais ils ne nous ont pas considéré. Ce sont nos bagages qui sont déposés comme ça dans la rue, on n’a pas où aller. Nous avons fait appel à Doumbouya (président de la transition, ndlr), mais il ne s’est pas intéressé à nous », explique Kadiatou Sylla victime de déguerpissement.
Contraint de quitter cette cité industrielle qu’il aime tant, Mohamed Camara qui a passé toute sa vie à Amacef, arrêté devant les débris de sa maison démolie, se demande où aller pour s’abriter. « Ce sont nos maisons qu’ils ont démolies comme ça, nos parents sont morts, nous avons grandi ici, nous n’avons pas de moyens, rien. Nous voulons récupérer certaines tôles, mais impossible. Car, même les motos ne peuvent pas accéder ici. Les forces de défenses ne nous permettent même pas de récupérer certains objets, c’est regrettable », déplore ce jeune sur le visage de qui on peut lire la désolation.
Pour le premier responsable de la sous-préfecture de Kamsar, sa juridiction ne peut pas échapper à cette vaste opération de déguerpissement. « Les sous-préfectures de Kamsar ne pouvaient pas rester en marge de cette opération de déguerpissement, car il y a longtemps, nous avons demandé à la population de quitter les lieux », a fait savoir le sous-préfet Odile Félicité Barry.
A Kamsar, plusieurs familles victimes de cette opération de déguerpissement sont contraintes de passer la nuit à la belle étoile, en attendant de trouver un autre abri.
De Boké, Mamadou Bah pour Laguinee.info