C’est une situation qui se répète presque chaque année pour les étudiants guinéens à l’extérieur, pourtant boursiers de l’Etat.
En effet, les étudiants guinéens envoyés pour les études supérieures au Maroc précisément, ne sont pas entrés en possession de leurs bourses d’entretien depuis plus de 10 mois maintenant. Depuis lundi dernier, ces étudiants ne sachant plus que faire pour se faire entendre, ont entamé une grève médiatique pour exiger des autorités de Conakry, le paiement de leurs dûs, a appris Laguinee.info à travers un de ses journalistes.
« Ça fait déjà huit (8) mois, pour l’année 2022-2023, que l’Etat guinéen n’a pas payé les bourses d’entretien des étudiants au Maroc. Ces bourses s’élèvent à 80 dollars pour l’enseignement technique et 100 dollars pour l’enseignement supérieur. Les huit (8) ajoutés aux trois (3) mois de l’an dernier, ça fait onze (11) mois que nous ne sommes pas entrés en possession de nos bourses d’entretien. Ce montant, malgré qu’il soit peu, permet aux étudiants de survivre. C’est ce que nous utilisons pour payer le loyer, le transport mais aussi les brochures et les factures d’eau. Depuis le début de cette année, il n’y a pas eu de primes. Avec la guerre en Ukraine et la sécheresse parce qu’il faut signaler que cette année, il n’y a pas eu de pluie au Maroc, la vie est très dure ici. Depuis lundi dernier, nous avons lancé cette grève médiatique, mais avant, nous avions mené des démarches administratives. On a appelé et écrit au SNABE et à l’ambassade. Mais nous n’avons pas eu de réponse », a expliqué à Laguinee.info Amadou Lamarana Mamoudou Diallo, étudiant en 2ème année Cyber sécurité au Maroc.
Le plus grave dans la situation des boursiers de l’Etat tant en Guinée qu’à l’extérieur, regrette cet étudiant, c’est le fait que chaque année, ils sont obligés de passer par la protestation pour qu’ils soient payés.
« Il n’y a pas une année au cours de laquelle les étudiants guinéens n’étaient pas obligés de protester pour recevoir leurs bourses d’entretien, on est toujours obligés de protester, de montrer de mauvaises images du pays pour recevoir nos bourses. C’est vrai qu’il y a eu augmentation, mais il n’y a pas paiement après cette augmentation, on est tenté de dire que ce n’était pas nécessaire. (…). La majeure partie des boursiers de l’Etat qui sont ici aujourd’hui, je crois, auraient préféré rester au pays que d’être exposés à cette situation. C’est très dur de vivre ici, il y en a qui sont obligés de sortir quémander. Pourtant, la majeure partie de ceux qui gèrent le pays aujourd’hui, sont passés soit par le Maroc ou ont fait des études à l’extérieur, ils connaissent les difficultés qu’il y a dans ces pays », a-t-il lancé.
Avec cette grève médiatique, ces étudiants guinéens espèrent se faire entendre et obtenir le paiement de leurs bourses d’entretien qui, faut-il le rappeler, est leur seule source de revenus au Maroc.
Laguinee.info