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Enco5 : à la rencontre des jeunes rabatteurs ‘’cokseur’’

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Au regard du manque de travail dans la capitale Conakry, les jeunes rabatteurs communément appelés ‘’cokseur’’ sont attristés de l’état dans lequel ils se trouvent tous les jours. Le mardi 4 avril 2023, une des journalistes de Laguinee.info est partie à leur rencontre.

 

Le chômage bat toujours son plein dans la capitale guinéenne. Cette situation devient très inquiétante pour les jeunes débrouillards. Pour avoir de quoi manger et soutenir leurs familles, ces jeunes descendent aux abords des grandes routes à la recherche des passagers pour les conducteurs de taxis.

 

Aboubacar Touré, un jeune rabatteur (cokseur) à la Cité Enco5, commune de Ratoma

A les en croire, ils n’aiment pas ce travail ; mais, pour la satisfaction de leurs besoins et le manque de travail dans le pays, ils sont obligés de l’accomplir. Aboubacar Touré, un jeune rabatteur (cokseur) explique. « Je suis de Pamelap, depuis mon arrivée à Conakry, je n’ai pas trouvé de boulot. J’ai souffert et je n’ai rien, avant que je ne parte voler ailleurs, je préfère m’arrêter ici pour accumuler les 5OO ou 1 OOO francs que les conducteurs me donnent une fois que le travail est accompli. Comme ça, je peux avoir de quoi manger pour la rupture. On est là pour cela, pas pour autre chose. On commence à travailler à partir de 07 heures, d’ici 18 heures, on peut trouver 50 ou 60.000 francs guinéen pour ne pas rentrer à la maison la poche vide. Avec les 60 000 francs guinéens, j’essaie de scinder cela en deux, je mets les 30 000 francs à côté et j’utilise le reste pour le dîner jusqu’au matin. A part ce travail, j’étais conducteur de taxi magbana (mini-bus) », dit-il.

 

Lansana Bangoura, jeune rabatteur (cokseur) à la Cité Enco5, commune de Ratoma

Les problèmes de logement poussent aussi ces jeunes à pratiquer ce travail ainsi que des problèmes familiaux. La pauvreté des parents est le facteur essentiel qui conduit certains à la pratique de ce genre de boulot. « J’ai laissé mes parents, mes petits frères derrière moi et c’est à cause de ces derniers que je suis présent ici aujourd’hui comme il n’y a où je peux travailler pour m’en sortir. Ma position n’est vraiment pas bonne à l’heure-là. Et avant que je ne reste à la maison pour développer des conceptions absurdes dans ma tête, j’ai jugé de venir dans la rue pour faire quelque chose et avoir de l’argent. Même le prix de nos logements, c’est avec l’argent qu’on obtient ici et qu’on essaie de regrouper petit à petit afin de pouvoir s’acquitter du loyer. S’il y avait un autre type de travail, on allait opter pour ça, mais comme la famille souffre beaucoup, on est obligé de passer par là », a fait savoir Lansana Bangoura.

 

Mamadou Lamarana Diallo, jeune rabatteur (cokseur) à la Cité Enco5, commune de Ratoma

D’autres s’exposent au risque qui est celui des accidents; mais, cela ne les empêche pas de rêver d’une vie meilleure dans l’avenir, si toutefois ce travail malgré qu’il ne rapporte presque rien, ils arrivent un peu à satisfaire leurs petits besoins comme le témoigne Mamadou Lamarana Diallo. « Je suis de Kindia, nous sommes dans ces rues mais nous avons également de grands rêves et personne ne veut rester ainsi pour de bon. Je suis pauvre, je n’ai rien, raison pour laquelle je m’arrête ici souvent et un jour quand j’ai beaucoup travaillé, j’ai réussi à m’acheter une moto, si j’étais à la maison, je ne pouvais pas l’avoir. Dans ce milieu, le danger surgit de partout, c’est le cas de l’un de nos amis tout dernièrement, il a été accidenté par une moto et son pied s’est entorsé. Nous sommes exposés à un grand danger ici mais comme on n’a pas le choix, on est obligé de faire et c’est mieux pour nous que de voler », indique-t-il.

 

Pour apporter son aide à la jeunesse qui constitue le maillon de la société, le ministère de l’enseignement technique et de la formation professionnelle et le ministère de la jeunesse et de l’emploi devraient tenir compte du nombre de jeunes illettrés sans emplois en créant des centres de formation afin que ceux-ci puissent apporter quelque chose de concret pour le développement de la Guinée.

 

 

 Amininata Bah pour Laguinee.info

 

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