Pour cette dame vendeuse de piment, c’est un calvaire. « Si ont dit que le piment ne doit pas sortir du pays pour l’extérieur, ça va jouer sur nous parce qu’ici le piment se produit beaucoup donc il faut exporter pour qu’on gagne et que les planteurs aient le courage de planter encore de plus. Si tout reste ici ça va pourrir et les producteurs seront découragés. Donc nous plaidons auprès du gouvernement de nous aider à laisser les étrangers venir acheter nos marchandises », a confié Juliette Haba.
Même son de cloche chez Nikoné Thea superviseure des vendeuses des produits alimentaires. « Ce que le gouvernement a fait ça ne nous arrange pas parce que si les bagages vont au Liberia et autres c’est bien pour nous, car le prix s’augmente mais si ça reste à l’intérieur du pays, le prix baisse. On gagne plus de bénéfices à l’extérieur du pays qu’à Conakry. Si les étrangers viennent, ils peuvent acheter un sac à 600.000 ou 700.000 francs guinéens; mais, ceux de Conakry ne peuvent pas faire ça. Leurs prix varient entre 350.000 à 500.000 francs guinéens maximum, pourtant ils revendent à un prix très élevé ». a-t-elle fait savoir.
Interrogé, le président préfectoral de la chambre de commerce de N’Zérékoré s’est inscrit dans l’idéologie de la décision dudit Ministère. « Nous même on a salué la décision de la Ministre car cette décision a été prise pour trois mois seulement et au bon moment parce que tout le monde pleur pendant les mois de carême. Alors si on laisse des gens prendre les denrées alimentaires pour faire sortir du pays en ce moment-là qu’est qu’on va dire à la population ? c’est les condiments exactement qu’on a besoin. Je suis entrain de prendre d’ailleurs des dispositions pour renforcer la décision. J’invite tous les transitaires, tous ceux qui font sortir quelque chose du pays, de laisser les denrées alimentaires qui ont été signalés dans la décision. Celui qui ose désobéir à cette mesure, soyez sûr qu’on va te corriger », menace Mankan Camara.