Situé au quartier Hamdallaye-Concasseur dans la commune de Ratoma, le Centre de Formation en Couture Sogoré (CFC-Sogoré) aide aujourd’hui, plusieurs dizaines de femmes/filles à se prendre en charge et de s’émanciper en leur formant à la couture et en création de modes.
A l’occasion de la célébration de la journée internationale de la femme cette semaine, la rédaction de votre quotidien en ligne laguinee.info, dans le souci de mettre en lumière ces femmes et filles, est allée à la rencontre de celles-ci, rapporte Laguinee.info à travers un de ses reporters.
« Le mois de mars est un mois dédié aux femmes. Célébrer cette journée permet à d’autres femmes, qui ne sont pas forcément sous les feux des projecteurs, de sortir de leur zone de confort. (…). Notre centre de formation est là pour aider les jeunes filles et femmes qui n’ont pas eu la chance d’aller à l’école ou de continuer l’école. Nous sommes à notre 3ème année depuis la création de ce centre. Les premières années n’ont pas été trop satisfaisantes mais aujourd’hui, on peut dire Dieu merci. Nous avons un effectif de 65 élèves avec seulement deux garçons. (…). Pour s’émanciper, il faut que nous prenions de la hauteur nous femmes et sachions que nous pouvons faire de notre avenir ce que nous voulons. À l’occasion de cette journée, je profite pour demander à mes sœurs femmes de se battre et d’arrêter de dire qu’il faut que toutes les charges familiales soient assurées par le mari. Pour avoir l’égalité que nous réclamons, il faut qu’on montre que nous ne sommes pas des hommes mais nous pouvons faire ce qu’ils sont capables de réaliser. Pour cela, il faut que nous boostions notre capacité et que nous nous surpassions », a lancé Fatima Barry, Directrice du centre de formation Sogoré.
Comme sa Directrice, Mariame Dalanda Diallo, apprentie coutrière au CFC Sogoré, est convaincue que demander à chaque fois de l’aide à son mari, ne donnera jamais à la femme, l’indépendance qu’elle souhaite. C’est pourquoi elle invite ses sœurs à prendre le courage et à chercher à étudier ou à apprendre des métiers afin de ne dépendre que d’elles mêmes.
« J’évolue ici depuis deux ans. A l’école, je me suis limitée en 9ème année. A un moment donné, je me suis vue obligée d’arrêter les cours et de commencer l’apprentissage du métier que j’aime le plus. J’ai choisi la couture par amour, c’est un métier que j’ai aimé à bas âge. Quand j’ai abandonné l’école pour apprendre la couture, beaucoup m’ont posé la question de savoir pourquoi j’ai fait ce choix, je réponds tout simplement que c’est par amour. Je ne suis pas mariée encore mais je dois me marier courant ce mois de mars. A mes sœurs femmes, je dis que tout ce que l’homme peut faire, la femme peut aussi le faire. Demander à chaque moment à ton mari de te donner, n’est pas forcément une chose qui te donnera l’indépendance que tu souhaites. De la même manière que tu attends quelque chose de ton mari, c’est de cette même manière aussi qu’il attend de toi. Quand c’est une relation donnant-donnant, c’est très joli à voir. Je demande aux femmes de prendre le courage et de chercher à ne dépendre d’elles mêmes au lieu d’attendre tout de leurs maris », a-t-elle dit.
Pour sa part, Kadiatou Barry, également apprentie couturière au centre de formation Sogoré, a également invité ses sœurs femmes « à ne jamais s’assoir pour dépendre des gens, fut-il ton mari ». « Apprendre un métier est très bon, il y a beaucoup de métier que les femmes peuvent pratiquer. Levez-vous, apprenez quelque chose si vous ne parvenez plus à évoluer à l’école. Tout ce que l’homme peut pratiquer comme métier, la femme peut aussi le faire », a-t-elle lancé.
Houssaïnatou Baldé pour Laguinee.info
