Depuis quelques mois , nous constatons avec beaucoup de désolation qu’il existe plus qu’un malentendu entre le Ministre de la santé et sa cheffe de cabinet. Cela aurait été considéré comme de l’ordre naturel des choses , si ce qui est plus qu’un malentendu portait sur un différend sur le sens de l’Etat, sur une exigence de plus de résultats de la part du ministre à sa cheffe de cabinet. Il n’en est rien de cela.
Il n’est pas reproché à la cheffe de cabinet un manquement à une responsabilité, une faute professionnelle , une incompétence . Rien d’objectif ne lui est reproché . Monsieur le ministre croit qu’il sera remplacé par une femme. Il en déduit que ce sera Mme Khaité Sall. Cette conjecture lui ôte le sens du discernement. Il y croit si fort qu’il lui voue une haine. Il ne le cache plus . Il assume qu’il lui voue une inimitié même si cela doit porter atteinte au climat du travail.
Monsieur le Ministre de la santé ne répond plus aux messages de sa cheffe de cabinet même dans le cadre strictement professionnel , il lui adresse à peine un mot. Elle n’y est pas pour mendier son attention . Elle y a été nommée pour l’ aider à travailler dans le cadre de l’intérêt de la Guinée . Au cours des conseils de cabinet , pour un rien , elle se fait rabrouer , rabaisser . Elle n’a plus droit , comme c’était le cas il y a quelques mois , à prendre la parole au nom du ministère dans les cérémonies officielles . Pourtant son talent oratoire est indéniable. On lui préfère d’autres gens même moins méritants pour accomplir ses attributions . Au travail , certains dossiers lui sont cachés, elle ne doit pas les connaître à plus forte raison s’en approcher. Elle doit être tenue à l’écart de tout et pis encore dans le plus grand rabaissement . Quel supplice !
Voilà autant de choses mesquines qui n’honorent pas le ministre de la santé. Elles ne le grandissent en rien.
Comme dans la sous-région la quasi-totalité des ministres de la santé sont des femmes à la forte personnalité, fortes de talents communicationnels et de compétences techniques indéniables toutes choses que possède Mme Khaité Sall , alors le ministre qui voit en elle une perpétuelle menace pour son poste lui livre un vain combat. On eût dit qu’il agit selon les recommandations de ces devins auxquels bien nombre de hauts cadres recourent et qui vivant des antagonismes leur tiennent :<< Un tel va te remplacer ! >> Alors , ces cadres agissant à travers les faisceaux d’indices qui leur sont donnés boudent certains collaborateurs , livrent une guerre injustifiée à d’autres. Hélas que cela est toujours au détriment de l’intérêt de l’administration , du pays.
Le Ministre de la santé en se livrant à ces agissements trahit les règles élémentaires de la courtoisie et de la bienséance de la tradition africaine , pire il sape le fonctionnement de l’institution dont il doit guider les actions et impulser la dynamique. Il ne serait pas assez de dire qu’il manque de galanterie et qu’il rabaisse son rang et sa fonction . L’administration publique doit être dépersonnalisée. On n’y doit pas , étant investi d’un pouvoir , agir selon ses émotions surtout négatives.
Le Ministre de la santé doit se rappeler de ce que tout le monde sait et que nul ne devrait oublier : le pouvoir de nommer ou de révoquer un ministre appartient au Président de la République , à lui tout seul. Les hommes et les femmes se succèdent à la tête des départements ministériels qui n’appartiennent à personne . Ils y viennent pour contribuer du mieux qu’ils peuvent à la définition et à l’application des politiques publiques par le truchement du décret. Ils partent quand le Président le décide .
Ibrahima S.
Ce texte n’engage pas Laguinee.info