L’ex directrice de l’hôpital national Donka sort de son silence. Alors que son nom revient toujours dans les débats du procès du massacre du 28 septembre, notamment dans la gestion des corps des victimes, Dr Fatou Sikhé Camara livre sa version des faits.
Laguinee.info vous propose ci-dessous le témoignage de l’ex directrice de l’hôpital national Donka.
Chers tous et toutes,
Ma grande chance est que ce jour Lundi 28 Septembre 2009, vue la gravité de la situation, mon amertume, mon empathie, ma tristesse et ma déontologie, je suis restée sans me rendre compte, sur place aux urgences avec les équipes médicales pour la prise en charge des blessés du matin jusque tard dans la nuit, sans boire ni manger. Mais, j’ai donné de l’eau et à manger à toutes les équipes médicales en dettes remboursées le lendemain par la Direction, grâce au restaurateur de la rentrée de l’Hôpital qui est encore en place. L’équipe de la morgue a confirmé à chaque étape des enquêtes, que je n’ai pas été à la morgue ce jour, à aucun moment donné. J’ai la conscience tranquille pour ce jour et les autres jours, car je me suis donnée corps et âme en collaboration avec les professionnels de santé de l’Hôpital National Donka sur la base du témoignage des bonnes personnes et des ONG pour soigner les victimes. Moi, je ne me suis vue avec le Ministre de la Santé ce jour,qu’une seule fois le matin dans la salle des Urgences en présence de tous les Médecins, infirmiers et autres personnels, il est reparti pour régler le problème de médicaments à la PCG, en nous laissant dans la même salle. Tous les corps reçus dans les Morgues des deux Hôpitsux, placées à l’époque sous la responsabilité directe du Médecin légiste, ont été très bien gérés par
Pr Hassan Bah et son équipe. Le mensonge n’aura pas sa place et la vérité triomphera par la grâce de Dieu. Toutes les bonnes personnes et organisations qui me connaissent très bien et depuis très longtemps, savent que je ne pourrai jamais adopter ou m’associer à de tels cruautés. Merci d’avance pour le soutien et la compréhension.
Dr Hadja Fatou Sikhé Camara