Dès demain, le 1er janvier 2023, l’essentiel de la transition va commencer à être déroulé jusqu’à son aboutissement pendant les deux (2) ans acceptés non seulement par la CEDEAO, mais aussi par les autorités de la transition voire plus ou moins par l’ensemble des parties prenantes au processus de la transition en Guinée.
En effet, après la déclaration de politique générale du Premier Ministre, Dr Bernard Gomou, devant les conseillers nationaux, on est en mesure d’évaluer les actions à venir. Une déclaration qui est venue clôturer l’année 2022 et qui s’ouvre à l’année 2023.
Par ailleurs, il est à rappeler que les 24 mois validés par la CEDEAO pour la transition va, sans doute, débuter en janvier; ce qui veut que nous rentrons dans la vraie transition, si je peux le dire ainsi.
Alors, les grandes actions du président de la transition, le Colonel Mamadi Doumbouya, pour dérouler la transition doivent immédiatement être mises en œuvre; pour ce faire, la formation d’un gouvernement d’union nationale serait impérieuse dès le début de l’année 2023 pour une issue heureuse et souhaitée.
En se fondant sur la tradition française, on peut démettre un gouvernement lorsque devant l’Assemblée nationale la question de confiance sur une déclaration de politique générale est posée par le premier ministre. Si la réponse est négative, le Gouvernement est démis. Sur cette hypothèse le président de la transition peut donner un rythme nouveau dans la conduite de la transition en procédant à la formation d’un gouvernement d’union nationale où tout au moins d’un gouvernement de large consensus.
En ce moment décisif dans l’histoire de notre pays, la mise en place d’un gouvernement d’union nationale serait impérative pour faire face aux enjeux du moment. Engager le vrai processus de transition, l’équipe actuelle du gouvernement doit être revue par Monsieur le Président de la transition en tenant compte des dimensions de la situation actuelle du pays afin que toutes les parties prenantes de la vie nationale soient concernées, bien qu’au CNT, on peut dire que les couches sociales du pays sont présentes, mais tout laisse à croire que le gouvernement reste la cheville ouvrière dans le cadre de l’exécution des actions d’un PRÉSIDENT. Et pour l’heure, il y’a des entités, non des moindres, qui ne se sentent pas concernées. En effet, la mise en place d’un gouvernement d’union nationale serait de donner une ultime chance à la transition pour son bon déroulement; car la phase dans laquelle nous rentrons est éminemment politique. Et donc toutes les forces vives de la nation doivent y participer pleinement et entièrement afin d’instaurer un climat de paix et de confiance entre les acteurs concernés sans exception aucune.
Ces deux ans qui débutent demain, 1er janvier 2023, sont éminemment décisifs et par conséquent le gouvernement, qui doit s’atteler aux différents axes pour la finalisation de la transition, doit tenir dans sa composition des acteurs socio-politiques qui ont de forte personnalité et beaucoup d’influence au sein des forces vives. Pour le moment beaucoup ne le sont pas dans le gouvernement actuel.
Avec cette transition, on n’a pas droit à l’erreur. Le Président de la transition, au regard de ses ambitions pour la réussite de la transition, apporte pour l’instant l’esprit de la réussite, celui de vouloir mettre en place des institutions fortes pouvant nous conduire à la fin de la transition. Donc, pour y parvenir dans l’inclusivité et la paix, il serait impératif de revoir la composition du gouvernement actuel, qui, aux yeux de l’opinion publique, aurait vraisemblablement du mal à nous conduire jusqu’au bout de cette transition.
Autant le président de la transition doit se concentrer sur l’essentiel des actions pouvant conduire la transition à sa fin, autant il doit se soucier de la réussite de ses actions dans l’honneur et le patriotisme. Car, la réussite de la transition sera la victoire du peuple de Guinée et la défaite sera uniquement que pour lui et lui seul. Ne dit-on pas que : « la victoire a beaucoup de parrains et la défaite est orpheline.»
Ibrahima KALLO, juriste