Au port artisanal de Kanfarandé, nombreux groupements de pêches y évoluent et se relaient chaque jour. Dans cette collectivité locale, la pêche est l’une des principales activités des habitants ce qui explique la présence massive d’hommes et femmes sur les lieux. Mariatou Camara, est vendeuse de poisson, « après la pêche, quand ils reviennent au port ici, ils nous vendent 60 poissons à cinq mille francs guinéens, d’autres aussi nous vendent à 10 mille francs guinéens. Ça dépend de la qualité du poisson », explique-t-elle.
Si auparavant, la pêche artisanale marchait très bien à Kanfarande, l’arrivée des sociétés minières qui ont récupéré ce bras de mer, a tout changé. Aujourd’hui, les pêcheurs éprouvent d’énormes difficultés. Ousmane Sylla est pêcheur. « Quand on revient de la pêche, nous vendons aux femmes notamment les fumeuses de poisson. Avec la conjoncture actuelle, nous sommes obligés de les donner en crédit quand elles revendent elles ramènent notre argent après », dit-il.
Le chef service du développement rural et responsable du débarcadère de Kanfarandé accuse les sociétés minières qui transitent la bauxite sur ce bras de mer d’être à la base de la destruction de cette activité sur laquelle se repose cette sous-préfecture. « Nous avons la société minière qui est basée de l’autre côté de la rive à Kolaboui qui nous fatiguent ici et occasionne parfois des graves accidents. Toutes ces barques de transport miniers freinent le développement de la pêche ici », dénonce Aboubacar Sylla, responsable du port artisanal de Kanfarande.
Pour aller pêcher très loin, en dehors du Rio Nuñez, les pêcheurs de Kanfarandé ont besoin de moyens financiers, d’appui technique et des barques motorisées. Pour cela, il faut l’implication de l’Etat.
De Boké, Mamadou Bah pour Laguinee.info