Ce centre de santé est le plus grand établissement sanitaire de la commune de Tanéné situé à une dizaine de kilomètres du chef-lieu de la préfecture de Boké. Cet hôpital où il y a plus de stagiaires que de titulaires, reçoit  généralement des  malades atteints du paludisme, les femmes enceintes qui ont besoin de soins intensifs et autres. Pour des cas d’urgence, l’évacuation des patients vers l’hôpital régional pose problème par faute de moyens de transport. Docteur Yari Keita est agent « CPN CPS » du centre de Santé de  Tanéné.

« Quand on a un cas grave ici, c’est les parents du concerné qui s’en occupent. Nous, on ne peut rien. Quand tu appelles l’ambulancier, difficilement il vient. Au niveau de certains postes, c’est très compliqué, quand ils ont l’urgence, ils nous appellent. Nous aussi, on remonte. La procédure est lente et cela porte préjudice aux patients », a laissé entendre cette dame.

En plus du problème de manque de personnel auquel ce centre sanitaire est confronté, Docteur Yari Keita, évoque quelques difficultés relatives au refus des patients notamment, les femmes enceintes de venir à temps pour faire des consultations. « Les femmes refusent de venir à temps à l’hôpital. Avec les femmes en état de famille, c’est difficile. Une femme enceinte qui ne dort pas sous une moustiquaire et que le palu l’attrape, si elle retarde à la maison quand elle vient après vers nous, nous sommes obligés de la référer. Les cas d’éclampsie aussi on ne peut pas gérer ici », précise-t-elle.

Depuis la fermeture des cliniques et pharmacies clandestines du pays, le point de vente du centre de santé de la commune rurale de Tanéné est envahi. Face à cette triste réalité, le responsable du point de vente des médicaments dudit centre lance une invite  à l’endroit des autorités de la transition. « Suite à la fermeture des pharmacies privées  du pays, je demande à l’État de doter suffisamment de  médicaments aux centres de santé qui sont à l’intérieur du pays », plaide Jean Haba.

 En dépit de toutes ces difficultés, les agents postés dans ce centre de santé, continuent  de travailler jour et nuit pour satisfaire la population de Tanéné.

De Boké, Mamadou Bah pour Laguinee.info