Docteur Morissanda Kouyaté a été nommé le 25 octobre 2021 ministre guinéen des Affaires Etrangères, de la Coopération Internationale, de l’Intégration Africaine et des Guinéens de l’Etranger. Confirmé le 20 août 2022 à l’issue d’un mini remaniement ministériel.
Depuis l’avènement du CNRD au pouvoir, dans les conditions que l’on connait, la Guinée est confrontée à d’énormes et multiples pressions. Notamment pour le retour à l’ordre constitutionnel. Dans un tel contexte, il est inutile de dire que le pays a besoin d’une diplomatie à la dimension des enjeux. D’autant plus qu’un pays ne peut vivre à vase clos. Pour éviter l’isolement de la Guinée et raffermir ses relations avec les pays amis et les institutions internationales, le nouveau chef de la diplomatie guinéenne n’est pas allé de mains mortes.
Pétri de talents et d’expériences dans le domaine de la diplomatique, le récipiendaire du Prix Nelson Mandela des Nations-Unies a d’abord cherché à faire peau neuve dans ce département stratégique. Ensuite, il a noué une nouvelle alliance avec les puissances étrangères, les institutions sous-régionales, régionales et internationales. M. Kouyaté savait qu’avec un régime d’exceptionnel, il fallait une diplomatie active pour mériter la confiance des partenaires ou des institutions.
La Guinée ayant souscrit aux conventions et traités internationaux, elle a des obligations. Même si quelquefois on invoque sa souveraineté vis-à-vis de la communauté internationale. Dr Morissanda Kouyaté a réussi à concilier souveraineté nationale et obligations de son pays. Offrant ainsi une large ouverture de la Guinée au monde pour une collaboration franche et sincère avec l’extérieur.
La transition guinéenne mise sur la table de l’organisation sous-régionale, Dr Morissanda Kouyaté opte pour une diplomatie sereine, discrète et efficace avec un leadership sans faille. Il a mené les négociations avec beaucoup de pragmatisme. Le récipiendaire du prix Nelson Mandela des Nations-Unies a su anticiper sur les choses. Jouant au sapeur-pompier quand cela est nécessaire pour éviter que son pays ne soit mis sur le banc de la communauté internationale.
Dans la plus grande discrétion, Dr Morissanda Kouyaté est l’un de ceux qui tentent inlassablement de rabibocher les positions entre la Guinée et la communauté internationale, notamment la CEDEAO. Et ce, à travers plusieurs négociations à l’interne. Avec lui, il y a plus d’actes que de paroles, bien que le chemin soit long et parsemé d’embûches.
A un moment où la Guinée était sur le point de subir des sanctions économiques, le patron de la diplomatie guinéenne avait multiplié les contacts avec les partenaires bi et multilatéraux. Au lendemain de l’annonce de ces sanctions par les dirigeants de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO), en marge de l’Assemblée générale de l’ONU, le patron de la diplomatie guinéenne a pris son bâton de pèlerin pour renouer le fil du dialogue et rapprocher les positions.
Dr Morissanda Kouyaté engage une véritable offensive diplomatique pour aller à la racine du mal à partir de New-York où il était en compagnie du Premier ministre. Il a eu des tête-à-tête de haut niveau avec des dirigeants de l’ONU et de l’Union Africaine (UA) afin de trouver des pistes de solutions à la crise sociopolitique qui secoue son pays.
A l’issue de ses entretiens, notamment les dirigeants des Nations-Unis, il déclarait que l’organisation planétaire a exprimé sa volonté à appuyer la Guinée dans la résolution de la crise qu’elle traverse.
De son entretien avec le président de la Commission de l’Union Africaine (UA), le tchadien Moussa Faki Mahamat, il précisait également que l’organisation continentale s’est engagée à se ranger derrière la CEDEAO pour que les relations entre la Guinée et les deux institutions soient des relations apaisées, normales pouvant permettre la mise en œuvre des dix points inscrits dans le chronogramme de la transition.
La question guinéenne était et demeure toujours au centre des préoccupations de Docteur Morissanda Kouyaté. Lequel se veut plus concilient, juste, franc, équitable et efficace dans ses actions en faveur de la Guinée.
Avec cet homme, la diplomatie guinéenne a su faire face aux multiples difficultés auxquelles elle est confrontée depuis un certain temps. Et ce, en dépit des obstacles multiples et variés aussi bien au plan interne qu’externe.
Docteur Morissanda Kouyaté est un homme qui est aussi acquis à la cause féminine. Son prix Nelson Mandela des Nations-Unies en est la preuve. Il l’a obtenu de son engagement à lutter pour la cause féminine auprès de plusieurs institutions nationales et internationales, telle que l’ONU. Ce médecin, devenu diplomate, s’est engagé dans sa carrière professionnelle à lutter contre les mutilations génitales féminines (MGF).
Un engagement qui lui a valu d’être récompensé en 2020 par le prix Nelson Mandela de l’ONU. Il est l’initiateur d’une résolution de l’ONU adoptée en 2012 contre la pratique des MGF auxquelles des centaines de millions de femmes et filles sont victimes à travers le monde. Le tout pour dire que la défense des droits de l’Homme en général et la promotion de la femme en particulier constituent une des préoccupations majeures de Dr. Kouyaté.
« Ce que femme veut, Dieu veut », dit-on. La cause féminine, c’est la préoccupation du diplomate guinéen. En ce qui concerne l’épanouissement des femmes et leur bien-être, Dr Kouyaté s’est battu et continue encore à se battre. Son humanisme et les valeurs morales qui le caractérisent font de lui une des rares personnalités de ce genre au sein de sa classe d’âges et d’intellectuels en Afrique.
Avec ces valeurs sociales qu’il incarne, sa nomination à la tête de la diplomatie guinéenne ne lui a pas enlevé d’être un acteur des droits de l’Homme. Cet homme est un grand atout pour son pays. Grâce notamment à son parcours diplomatique qui l’a mené, pendant plusieurs dizaines d’années, au sein des institutions internationales.
Mamadou Bhoye Laafa Sow, journaliste à Guineematin.com
Tél. : 622919225