Disons au président Macky Sall que si en Côte d’Ivoire le 3e mandat a été obtenu par son homologue Alassane Ouattara avec la bénédiction du peuple élu du Seigneur, au Sénégal on n’a pas à pointer le nez dans les lignes du roman d’Ahmadou Kourouma pour lui dire qu’«Allah n’est pas obligé».
Alors là, pas du tout ! Et s’il tente de commettre le sale boulot contre l’alternance… S’il se présente après ses deux mandats successifs, il subira les conséquences devant le tribunal de l’histoire de la démocratie du fait que son acte est contraire à l’esprit de l’alternance pacifique et à l’ordre démocratique stable et bien établi dans son pays depuis des décennies. J’ose croire qu’il n’a pas perdu complètement le nord pour dire oui aux ouailles qui lui demandent de faire « preuve de plus de leadership » (mon œil !) et d’emprunter le périlleux chemin du 3e mandat.
Lui, le disciple le plus redevable envers Abdoulaye Wade, ne devrait point faire comme son maître. Il devrait suivre la voie des sénégalais et leurs amis qui l’ont préféré dans les urnes à son géniteur politique Wade. Il se doit d’évaluer par lui-même le contexte et l’environnement actuels de son pays et faire le choix de l’avenir comme l’ont si heureusement réussi les récipiendaires du Prix Mo-Ibrahim pour le leadership d’excellence en Afrique, les anciens présidents du Mozambique Joaquim Chissano (2007), du Botswana Festus Gontebanye Mogae (2008), du Cap-Vert Pedro Pires (2011), du Liberia Ellen Johnson Sirleaf (2017) du Niger Mahamadou Issoufou (2020).CQFD.
Par Alpha Abdoulaye Diallo, in Le Populaire du lundi 31 octobre 2022