samedi, novembre 23, 2024
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Sénégal/Tribune : 2024 Bye-bye Macky Sall, Welcome Ousmane Sonko, le pari constitutionnellement possible (Par Aboubakr)

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Quel Diable pince l’Afrique au point qu’à chaque fois que la situation se présente les présidents en exercice refusent de se plier au principe du jeu de l’alternance démocratique afin de céder le pouvoir démocratiquement et dignement, ils préfèrent cueillir le fruit de la honte en refusant mordicus de quitter, quitte à attirer les prémices d’une possible fin de règne pathétique. Et cela est comme une routine en Afrique. Jusqu’à quand ils cesseront de traîner de telles casseroles ?
C’est le cas de l’actuel président sénégalais Macky Sall, qui arrive presque à la fin de son deuxième et dernier mandat présidentiel comme le prévoit la constitution sénégalaise. Du haut de ses jarrets l’actuel dirigeant du Sénégal adopte une posture d’un chef qui ne veut plus lâcher le pouvoir, mais Macky Sall court un risque très pernicieux face à un peuple qui ne se laisse jamais faire surtout quant-il s’agit d’alternance au sommet du pouvoir d’État, et il le sait bien. Mais comme le dit la maxime : « Seuls les idiots s’entêtent toujours même devant l’immense danger ».
2024 est désormais sur les lèvres de tous les leaders politiques sénégalais. À quinze mois de la présidentielle, c’est le branle-bas de combat dans les états-majors politiques. Opposition comme pouvoir veulent prendre le pouvoir en 2024. Le combat entre Ousmane Sonko et Macky Sall sera l’attraction de cette joute électorale. L’actuel locataire du Palais ne veut pas lâcher son trône doré. Et le patriote en chef veut coûte que coûte le déboulonner. Leur rivalité vient de prendre une nouvelle tournure car le lion endormi donne l’impression d’être réveillé…
Ousmane Sonko fait peur !
Ah oui.
Ousmane Sonko est le principal opposant au régime de Macky Sall. Depuis que Idrissa Seck a rejoint Benno Bokk Yakaar, le leader du parti des patriotes du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (PASTEF) est porté à la tête de l’opposition. Son ascension est effroyable et fulgurante à travers ses prises de positions atypiques, il a réussi à nouer une véritable relation avec une partie de la jeunesse. En quelques années, Sonko est devenu une véritable menace pour le pouvoir en place. Il a fallu l’affaire Sweet Beauty, dans laquelle il est accusé de viol, pour voir son ascension ralentir. Mais cela n’est que de la poudre aux yeux car tout semble à croire que cette affaire de viol qui pèse sur la tête du leader générationnel Ousmane Sonko, un panafricain aguerri, comme une épée de Damoclès est sans ambages propre à une cabale politique pour entacher la notoriété et la popularité du jeune leader, qui dépasse même les frontières de son Sénégal natal, comme ça se passe habituellement en politique.

Alors que cette affaire peine à être vidée, Sonko reprend sa place dans les sondages. Il continue de viser le fauteuil de Macky Sall. Pour y arriver, il a restructuré son parti. Beaucoup de nouvelles têtes ont rejoint son parti. Ne se limitant pas en si bon chemin, l’édile de Ziguinchor a abandonné sa mairie pour se lancer dans une tournée nationale. L’objectif de ce «Nemekou Tour» est d’arriver à convaincre le maximum de sénégalais pour qu’ils votent pour son parti. Mais ce sera sans compter sur la ténacité du chef de l’Etat. Macky semble plus que déterminé à garder le pouvoir.
Tel un lion affamé, le patron de Benno donne l’impression d’avoir sonné la fin de la récréation. Macky Sall a sorti l’artillerie lourde pour contrer Ousmane Sonko. À travers l’opération « achat des consciences » l’Alliance pour la République annonce le placement de 1 500 000 cartes de membres, sur toute l’étendue du territoire et de la diaspora. Ce qui permettra à Macky et à ses hommes d’occuper un terrain large face à un Sonko qui monte en puissance. Cette stratégie, si elle fonctionne, permettra t-elle à l’APR de Macky Sall de pouvoir contrer le Pastef de Sonko sur le plan national mais aussi international, rien n’est moins sûr car pour les sénégalais et les africains consciencieux Sonko remportera l’élection présidentielle dès le premier tour, du moins sans tricherie électorale. Primo, il est dans le cœur de tous les sénégalais, secundo, sa popularité n’est plus à démontrer, tertio, son courage et son patriotisme ne sont plus à démontrer et en fin sa forte connaissance de la chose publique, il l’a démontre lui-même à travers ses livres comme « Solutions pour un Sénégal Nouveau ».
Et Macky Sall sait bien qu’avoir plus d’un million de cartes placées ne veut pas dire gagner des élections. Cela, Macky Sall le sait. Il veut jouer juste aux dures dans un échec prévisible et qui risque d’être cuisant.
Ce fut le cas pour les locales et les législatives. Malgré les moyens colossaux déployés, Macky et ses camarades ont eu du mal à faire face aux assauts de l’opposition. Alors, cette nouvelle stratégie risque d’être moins concluante. Et Macky en sera le principal responsable. Le chef de l’Etat semble être dans les dispositions de briguer un autre mandat. Mais tout le monde sait que les Sénégalais ne veulent pas que Macky soit au pouvoir en 2024. Alors s’il s’entête dans ce sens, il risque d’être humilié. Mais le locataire du Palais pourrait entraîner le pays dans une spirale de violence sans fin. Il est donc mieux pour lui de se retirer tout simplement de la compétition électorale future s’il aime vraiment son pays.

D’ailleurs, cette détermination des sénégalais poussent Sonko à espérer que 2024 est déjà gagné d’avance. Mais le leader de Pastef doit vite descendre de son nuage car Macky Sall ne le laissera pas dérouler son agenda comme bon lui semble. Si on en croit une certaine presse, 1000 hommes et du matériel sophistiqué seraient mobilisés pour scruter les tournées nationales de Sonko. Quelle méchanceté flagrante de la part de Macky Sall. Mais bon c’est malheureusement cela la politique en Afrique.
Somme toute, Sonko sous cette haute surveillance, n’a pas intérêt à commettre le moindre faux-pas. Si Sonko échappe à ce «traquenard», il risque de se retrouver face au bloc Khalifa Sall-Karim Wade. Dans tous les cas, que Macky joue ou pas une dernière carte avant de rendre le pouvoir. Sonko sera probablement sans ambages le cinquième président de la République du Sénégal.
2024, c’est Sonko, préparez vous à cela.

Par Aboubakr Guilavogui, jeune étudiant guinéen qui admire incommensurablement le leader générationnel Ousmane Sonko.

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