« Ça fait deux semaines depuis que ça a commencé. C’était dans la nuit d’un mardi à mercredi que les secousses ont réveillé les gens aux environs de 3 heures du matin. Cela a causé une très grande panique. Le lendemain, des diverses explications ont été données par les uns et les autres. Le vendredi 23 septembre aussi aux environs de 14 heures, une autre secousse s’est produite, cette fois-ci tout le monde a senti. Et environ 30 minutes après, une autre (secousse) de faible intensité s’est reproduite encore. Le lendemain, c’est-à-dire le samedi aussi, on a appris qu’il y a eu des bâtiments qui ont été fissurés au quartier Tougué 2. Je me suis rendu sur les lieux avec le préfet pour constater les faits. Donc, c’est comme ça que ça s’est passé et le 30 septembre dernier, ça s’est reproduit encore », explique Mamadou Diaby maire de la commune urbaine de Tougué.
Boubacar Sow qui fait partie des gens qui ont eu leurs bâtiments fissurés, témoigne.
« Les secousses ont causé des dégâts chez moi ici. Presque tout mon bâtiment a été fissuré. Même des pieds de maniocs ont été déterrés. Depuis lors, ça se répète. La dernière fois, c’est à 2 heures du matin que ça s’est produit, on s’est réveillé en sursaut et tout le monde est sorti de la maison, on est resté dehors jusqu’à 3 heures du matin pour rentrer. Nous sommes très inquiets actuellement. Mon bâtiment contient trois (3) chambres et salon mais il y a eu des fissures partout », indique-t-il.
Mamadou Kindy Barry, habitant du quartier Tougué 2 a vu un pillier de sa maison effondré. « Quand ça a commencé, c’est toute la maison qui s’est remuée. J’ai entendu un bruit comme une bombe, je pensais que la maison était en train de s’effondrer sur nous. Quand je suis sorti de la maison, j’ai trouvé un pillier de la terrasse complètement effondré », témoigne cet autre citoyen.
Des travaux de terrain ont été effectués par une mission des géophysiciens venus de Conakry pour savoir l’origine de ces secousses. Amadou Oury Baldé ingénieur géologue et ex directeur préfectoral des mines et géologie de Tougué donne des explications.
« Cette libération brutale qui a été violente à Tougué a commencé de se produire depuis le 15 août dernier. Le vendredi 23 septembre aussi, tout le monde a tremblé. À l’issue de ça, j’ai produit un document technique que j’ai déposé au niveau du ministère des mines. Une fois qu’ils ont reçu le document, ils ont dépêché une mission des géophysiciens. La mission est arrivée à Tougué le 23 septembre dernier. Donc ensemble on était sur le terrain. Sur le terrain, la mission a fait un premier constat, donc il fallait faire des traînés, c’est-à-dire des mesures électromagnétiques au niveau de la zone. Le lendemain aussi on a fait quelques axes à côté de la rivière. Parce que il y a une très faille qui recoupe Tougué. Donc cette faille n’était pas à négliger. Il y a aussi 5 forages pour l’addition d’eau qui sont alignés tout au long du cour d’eau, parce que c’est au courant du mois d’août qu’ils ont commencé à faire les pompages. Ils ont pensé que faire les pompages pour les 5 forage c’était de trop, donc il faisait un pompage pour remplir le bassin. Mais dès que y a pompage, il y a un vide qui se crée parce que quant on remonte une grande quantité d’eau à la surface, ça crée un vide à l’intérieur de l’écorce terrestre, donc c’est ce qui crée un mouvement tectonique. Donc avec ces mouvements tectoniques qui se créent, il y a des roches qui ont tendance à s’enfoncer et il y a d’autres qui ont tendance à se tirer. On n’a supposé avec ça qu’il peut y avoir des secousses mais c’est une information provisoire, on attend le rapport final pour dire quoi que ce soit quoi », a-t-il confié.
De retour de la préfecture de Tougué, Ibrahima Sory Diallo, envoyé spécial de Laguinee.info