Le Garde des Sceaux, ministre de la Justice, Alphonse Charles Wright, dont le courage de la pensée ne fait l’objet d’aucune contestation mais souffre d’un excès de zèle et d’une incorrigible propension à se prononcer sur tous les sujets parfois sans aucune maitrise, subtilité, nuance ou élégance.
Encore qu’il faille lui reconnaître un zèle et une indignation sélectifs sur des dossiers sur lesquels il aurait pu allègrement s’exprimer plutôt que de se retrancher dans un silence assourdissant.
L’excès de zèle dans lequel il noie ses nombreuses insuffisances, son complexe d’infériorité ainsi que sa tendance obsessionnelle à vouloir s’affirmer dans la cour des Grands, loin de sa catégorie, sont de précieux indicateurs de ce que son ascension fulgurante n’est que purement accidentelle.
Lui qui affirme sans porter de gants que Cellou Dalein Diallo a été dédommagé dans le cadre du dossier du 28 septembre alors que c’est une contrevérité manifeste et un récit falsifié des faits pourtant connus de tous.
C’est plutôt l’incursion terrible des bérets rouges et les dégâts causés par ces derniers à son domicile qui ont été dédommagés sans pour autant que l’intéressé n’ait demandé quoi que ce soit.
D’ailleurs, dans la lettre de virement adressée à la BCRG, il est bien indiqué comme motif du virement « subvention destinée au dédommagement forfaitaire suite à l’incursion des bérets rouges dans la nuit du 28 au 29 septembre 2009 au domicile de M. Cellou Dalein Diallo ».
Il convient de rappeler que le patrimoine privé ou familial de Cellou Dalein Diallo n’est pas celui de l’UFDG.
Et mieux, dans une interview accordée le 05 novembre 2010 à nos confrères de Jeuneafrique, le leader de l’UFDG, Cellou Dalein Diallo affirme “n’avoir rien demandé”.
Ces fonds mis à sa disposition sans en être demandeur ont été en partie mis à la disposition d’une fondation, comme atteste ce témoignage de Bah Oury, vice-président de l’UFDG d’alors: Cette structure, elle « accompagnera les victimes sur le plan humanitaire et psychologique », poursuit Oury Bah. « Elle appuiera aussi certains Guinéens, comme les amputés, dans la création d’une activité génératrice de revenus et soutiendra les organisations des droits humains œuvrant pour la démocratie. »
Ensuite, pour une question d’éthique et de responsabilité, malgré le fait que les fonds lui étaient destinés, le président Cellou Dalein Diallo a trouvé indécent de les empocher à des fins personnelles.
Il les a utilisés en faveur des victimes alors qu’il en était lui-même une, retrouvé plus tard avec quatre côtes cassées dans un état comateux. C’est un miracle qu’il soit aujourd’hui en vie pour ceux qui connaissent l’histoire.
Quoi de plus éthique et responsable que de réserver l’affectation de ces fonds à des tierces personnes, victimes tout comme lui ce jour du 28 septembre 2009, de la pire barbarie humaine ?
Loin d’une réparation définitive ou à la juste mesure des préjudices physiques et matériels qu’il a subis, ce fonds de dédommagement était plutôt une mesure temporaire d’alcamie compte tenu du contexte politique qui prévalait dans l’entre- deux-tours d’une présidentielle surchauffée.
Aucune lecture erronée et tendancieuse ne pourra résister à l’épreuve des faits. Ils sont têtus et connus de tous.
Jusqu’à preuve du contraire, le montant perçu par Cellou Dalein Diallo au titre du dédommagement de l’incursion militaire sauvage et violente à son domicile est loin d’équivaloir aux violences physiques et traitements inhumains et dégradants qu’il a subis lors des événements douloureux du 28 septembre 2009.
Il faut se rendre à l’évidence que les décrets dans notre pays tombent pour quiconque déroule les pages du Manuel de détestation de Cellou Dalein Diallo. Au pays des marigots du Sud, l’on doit sa longévité à son poste non pas aux compétences à faire valoir mais plutôt au zèle que l’on mettra à diffamer et écorner l’image de Cellou Dalein Diallo.
Cette démarche s’est érigée en business politique si lucratif que l’on peut même se refaire une virginité politique et échapper à des poursuites judiciaires à condition que l’on tape toujours de plus en plus fort sur l’élu du peuple.
D’aucuns se reconnaîtront.
Que dire que Sydia Touré et Jean-Marie Doré ont également chacun reçu 2 milliards?
Que la falsification des faits cesse maintenant!
Par Habib Marouane Camara, éditorialiste.