Bien sûr certains analystes (minoritaires tout de même) s’étaient calfeutrés dans leur scepticisme habituel pour clamer tambour battants qu’il avait porté un chapeau plus gros que sa crête. D’aucuns ne s’étaient même pas gênés d’affirmer sans la moindre retenue que son fiasco à la tête de la noble chancellerie ne saurait mettre du temps. La grosse montagne ne pourrait, à leur entendement, accoucher que d’une sourie. Evidemment c’était mal connaitre l’homme. C’était d’ailleurs commettre l’erreur d’ignorer l’acier duquel est fait Alphonse Charles Wright, l’homme des grands rendez-vous, des grands défis. Voyons !
« Aux âmes bien nées la valeur n’attend point le nombre des années », Pierre Corneille
Il est certes établit que de tous les ministres de la justice qu’a connu notre beau pays, monsieur Charles Wright figure parmi les plus jeunes. C’est plutôt l’une de ses armes fatales, s’il faut être indiscret. Un de ses nombreux atouts. A dire vrai, l’énergie que lui procure sa jeunesse rend un service énormissime à la nation tant et si bien que le résultat se passe aujourd’hui de commentaires. Sinon qui l’eut cru ! Après treize années de léthargies, treize années d’expectatives, nous voilà en fin arrivés à la hauteur de nos espérances. Des longs ténèbres ont finalement jailli les flammes de consolation, de paix et de justice. De justice d’abord pour les victimes, de justice pour les familles endeuillées mais aussi et surtout, de justice pour le monde de défense des droits de l’homme. Le procès des ignobles et douloureuses atrocités de 28 septembre 2009 n’est plus un conte de fées. Ce qui, jadis, était considéré hier comme un vœu pieux, a cessé de l’être pour devenir une réalité palpable. Ce mercredi 28 septembre 2022, les guinéens ont amorcé un vaste processus de réconciliation avec une partie de leur histoire à travers l’ouverture de ce procès qui était tant attendu. A cœur vaillant rien d’impossible, nous dit le dicton.
Un engagement hautement soutenu du Président de la transition
Quand deux destins se rejoignent ils deviennent davantage puissants. Le Colonel Mamadi Doumbouya, Président de la transition, qui a inscrit la JUSTICE au centre de ses nombreuses et louables priorités, n’a pas eu tort en estimant qu’il faut un excellent ouvrier pour de si gros chantier. J’ai envie de dire que l’homme du 05 septembre 2021 ne s’est pas, une fois encore, trompé de casting en jetant son dévolu sur la personne de monsieur Charles Wright pour piloter ce grand chantier. Le Masson s’est excellemment fait connaitre au pied du mur et ce, grâce à la bénédiction du maitre d’ouvrage dont le soutien implacable n’a cessé d’être pour étancher la soif de justice de nos concitoyens. C’était devenu long et c’est le moins qu’on puisse dire. Grande était la douleur des victimes et celle de leurs proches et, cette douleur, devenait de moins en moins supportable à mesure que le temps s’allongeait. Comme pour dire que le coup de massue du Colonel est venu à point nommé. A cet homme de grande et noble ambition je dis merci.
Un message pour le monde entier
Depuis belle lurette notre pays était devenu ce miroir qui ne renvoyait que d’images en tout cas peux reluisantes au reste du monde. Et, de cette triste réalité, la presse internationale notamment n’arrêtait d’en faire ses choux gras, comme on dit. Par l’ouverture de ce procès en revanche, la Guinée pour une des rares fois de son histoire, renvoie une image contenant un message qui se veut clair, simple et surtout plein de sens. Celui de la rupture avec ce passé sombre et apocalyptique. Celui de la rupture avec l’impunité et ses corolaires d’injustice, de douleur et de rancœur permanant. Jamais crimes et atrocités ne sauraient rester impunis dans notre pays. Telle est désormais la volonté et surtout la marque que souhaitent imprimer le Colonel Mamadi Doumbouya et l’ensemble de son gouvernement. Fasse Dieu accorder force et bénédiction à cette noble et exaltante mission ! Amen !
Par Mohamed Lamine Sylla, journaliste
Tél. (00224) 625 25 00 40