C’est une information que nous venons d’apprendre, cinq des neuf inculpés dans le dossier de destruction des biens privés dans la localité de Takoura, relevant de la sous-préfecture de Gbérédou Baranama, située à une vingtaine de kilomètres de Kankan, ont bénéficié d’une remise de liberté provisoire. C’est du moins ce qu’a fait savoir un des avocats des inculpés venus de Conakry en compagnie de Me Mory Doumbouya ancien ministre de la justice sous le régime Alpha Condé, rapporte la correspondante de Laguinee.info basée sur place.
Les prévenus dans ce dossier ne restent pas bras croisés. Ils se font représenter par des avocats venus de Conakry pour défendre leurs intérêts. Me Amadou Kourouma un des avocats, joint au téléphone par Laguinee.info, s’est exprimé sur le dossier. « A notre arrivé, nous avons fait une lettre de constitution parce que nous avons trouvé qu’un cabinet d’instruction a été saisi par le procureur du tribunal de première instance de Kankan précisément le deuxième cabinet d’instruction. Donc, nous avons adressé un courrier à monsieur le juge d’instruction pour lui dire que nous sommes à Kankan et que nous sommes constitués pour les neuf habitants de Takoura qui se trouvaient déjà sous mandat à la maison centrale de Kankan. Et conformément à la loi, également nous avons adressé une demande de mise en liberté pour toutes les neuf personnes. Mais nous avons été surpris de voir que le juge a accédé à notre demande mais en accordant la liberté, seulement à cinq au lieu de neuf. Ainsi, les cinq ont été libérés et pour les quatre nous avons relevé appel. Et ce dossier doit être examiné par la chambre de contrôle de la cour d’appel de Kankan précisément le mercredi », a-t-il dit.
Selon les informations, c’est l’ex ministre de l’administration du territoire et de la décentralisation le Général à la retraite, Boureïma Condé qui aurait donné l’ordre aux mis en cause d’aller vandaliser les biens des plaignants. L’avocat de la défense insiste sur la présentation des preuves qui prouvent que Bourema Condé est impliqué dans cette affaire.
« Nous même, nous nous posons la question pourquoi le nom du Général Boureïma Condé est dans cette affaire ? Parce que si nous regardons au moment des faits, Boureïma était très loin de Takoura, nous ne savons pas. Nous nous posons cette question et mieux que ça, où se trouve Boureïma ? à Conakry est-ce qu’il peut donner des instructions à quelqu’un pour dire allez y détruire tel ou tel ? Nous voulons vraiment le savoir si quelqu’un était venu nous dire que moi personnellement Boureïma m’a donné instruction de détruire. Vous savez en matière pénale, accuser quelqu’un ne fait pas de problème, mais rapporter la preuve de son accusation, c’est ça le problème, Il faut rapporter la preuve de son accusation », dit l’avocat.
Poursuivant son intervention, Me Kourouma signale que leur combat aujourd’hui est la libération de leur clients détenus. « L’objectif du combat aujourd’hui, c’est la libération de nos quatre clients détenus. Mais éventuellement nous sommes en train de voir, parce que le fond de ce problème, le vrai fond c’est la propriété du domaine que nous nous estimons illégalement occuper par les tierces personnes. Mais comme nous sommes en vacances judiciaires, nous ne pouvons pas aborder le tout. Seulement le barreau nous donne autorisation de se battre dans le cadre de liberté des citoyens et en dehors de ça, on ne peut pas aller au-delà. C’est pourquoi nous limitons le débat pour le moment, à la question de liberté de nos clients déjà détenus », conclu-t-il.
Selon les plaignants, c’est l’ex ministre de l’administration du territoire et de la décentralisation du défunt pouvoir, qui aurait donné 200 000 000 francs guinéens aux deux avocats et des véhicules, pour que son nom ne soit pas cité dans cette affaire de destruction des biens privés dans son village natal.
Mariame Siré Traoré pour Laguinee.info