Des plateaux sur la tête ou assis à des endroits fixes en groupes ou seuls, ces enfants sont visibles un peu partout à travers la ville. Du marché 400 bâtiments en passant par le marché Hangar jusqu’au marché Tamakéné, ces enfants sont devenus les maîtres de la rue. Fatoumata Camara qui a échoué cette année au BEPC vend de la tomate au marché Hangar. « Pendant ces vacances puisqu’on a rien à faire à la maison, moi j’ai envie d’aider ma famille pour pouvoir payer mes fournitures scolaires. Je n’aime pas rester à la maison et laisser ma mère travailler seule. Donc, je veux l’aider aussi à nourrir la famille », explique-t-elle
Seny Brisil Traoré vend des boucles d’oreilles au marché 400 Bâtiments. En dépit de sa volonté d’aider ses parents, elle invite quand même les responsables de famille à veiller sur la sécurité des enfants en cette saison hivernale. « Je vends les boucles d’oreilles ici avec mes parents. Mais avec cette forte pluie, moi je propose qu’on nous laisse à la maison. Quand ton enfant quitte la maison tu ne sais pas si elle va se perdre ou tomber dans les fossés. C’est trop risqué de laisser les enfants actuellement », soutient-il.
Pour sa part, cette mère de famille très remontée n’est pas passée du dos de la cuillère pour interpeller certains parents à prendre leur responsabilité, « ce que je veux dire aux autres responsables de famille comme moi, c’est d’envoyer les enfants pour suivre les cours de vacances ou faute de moyen, de les laisser à la maison. Laisser les enfants dans la rue à cause de 5000fg, 6000fg, ce n’est pas une bonne chose. Il faut que ça s’arrête maintenant », lance Mamy Touré.
Cette problématique liée à la gestion des enfants pendant les grandes vacances est plus qu’une simple préoccupation de nos jours à Boké. Car, les enfants qui devraient être soutenus sont devenus ceux qui soutiennent. Ce phénomène qui prend de l’ampleur est un signe évocateur de la pauvreté dans cette ville minière.
Mamadou Bah pour Laguinee.info
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