Nommé par décret vendredi dernier, le tout nouveau ministre de la justice, Garde des sceaux et des Droits de l’Homme, Alphonse Charles Wright a été officiellement installé dans ses nouvelles fonctions par le ministre secrétaire général du gouvernement ce mardi 12 juillet 2022. C’est la salle de conférence de département qui a servi de cadre à cette cérémonie de passation de service en présence du secrétaire général de la présidence, de plusieurs ministres, des procureurs généraux des tribunaux de première instance et plusieurs avocats. À cette occasion, le nouveau ministre de la justice Alphonse Charles Wright s’est fixé plusieurs objectifs répartis dans des domaines différents à savoir; la lutte contre la corruption au sein de l’appareil judiciaire et la célérité dans le traitement des procédures judiciaires, de l’accès au droit et à la justice, de l’amélioration des conditions de détention, de renforcement des capacités des ressources humaines et de la lutte contre l’impunité, a rapporte un journaliste de Laguinee.info qui était présent à la cérémonie.
Dans sa prise de parole au nom du président de la République et du gouvernement, Abdourahamane Sikhé Camara, ministre secrétaire général du gouvernement après avoir remercié le ministre sortant, rappelle le ministre entrant ses objectifs.
« Monsieur le ministre sortant au vu de vos compétences, vos compétences dans le domaine juridique, votre nomination au poste du ministre de la justice et des droits de l’homme a suscité beaucoup d’espoir pour la redynamisation de l’administration judiciaire en République de Guinée. C’est le lieu de reconnaître que votre passage à la tête de ce département n’a pas été vain en action concrète car vos projets et initiatives, garantir le droit pour tous conformément à la vision du président de la transition en témoigne. Cependant, il reste beaucoup à faire. Monsieur le ministre entrant depuis quelques temps, la justice est secouée dans des nombreuses contraintes au point de perdre son autorité, sa personnalité et sa puissance en tant que troisième pouvoir ainsi que son efficience et ses nobles objectifs, c’est pourquoi monsieur le ministre dans le contexte de la refondation de l’Etat, je rappelle à toute fin utile lors de sa toute première adresse à la nation…monsieur le ministre vous prenez fonction pour palier aux manquements qui nous interpelle tous, notamment: l’instrumentation de la justice, la corruption récurrente tantôt au sein de l’appareil judiciaire que dans l’administration publique…», a-t-il précisé entre-autres.
À son tour, le ministre de la justice sortant Me Moriba Alain Koné souligne que les premiers jalons de la lutte contre la corruption et l’impunité furent notamment la mise en place et l’opérationnalisation de la CRIEF.
« Le département de la justice et des Droit de l’Homme que j’ai l’honneur de conduire sous la direction éclairée du président de la transition le Colonel Mamadi Doumbouya qui a très tôt engagé les réformes tendant à permettre à la justice de mériter la qualité de boussole qu’il a accordé pour la conduite, de toutes les actions des pouvoirs publics et des citoyens. Il s’agit entre autres: de l’amélioration de l’accès aux droits, à la justice, du renforcement de l’indépendance d’une magistrature responsable, du renforcement des capacités interactionnelles et humaines et de la lutte contre la corruption et l’impunité. Il reste entendu que les premiers jalons de cette lutte contre la corruption et l’impunité furent notamment la mise en place et l’opérationnalisation de la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières (CRIEF) », souligne le ministre sortant.
De son côté, le 1er magistrat à être nommé ministre de la justice depuis 18 ans, Alphonse Charles Wright a énuméré les objectifs à court et moyen terme qu’il s’est fixés dans l’exercice de ses fonctions.
« La validation du projet de politique pénale du Gouvernement conformément à l’article 37 du code de procédure pénale dont nous avons la charge de conduire et de veiller à la cohérence de l’application sur le territoire de la République ; la signature des projets de texte d’application du code de procédure pénale; La signature des textes d’application du régime juridique des établissements pénitentiaires et du statut du personnel pénitentiaire; La validation des résultats de l’évaluation du plan d’actions prioritaires de réforme de la Justice 2015-2019; La résolution de la situation des magistrats mis à la retraite pour leurs pensions qui n’a que trop duré; L’adoption et la validation du projet de décision portant Attributions et Organisation du Service de la Gestion de la Carrière et des Pensions des Magistrats; La proposition d’un mouvement général des Magistrats et Greffiers en tenant compte des critères de probité, d’intégrité et d’expérience. Dans le cadre de la lutte contre la corruption au sein de l’appareil judiciaire et la célérité dans le traitement des procédures judiciaires, j’ambitionne de doter le Ministère de la Justice et des droits de l’Homme d’un logiciel lui permettant de s’enquérir, en temps réel, des actes pris par les différents services judiciaires et pénitentiaires et de qualification juridique pour une meilleure mise en œuvre de la politique pénale tant des parquets généraux que des parquets d’instance qui sont placés sous le contrôle du Garde des Sceaux; Renforcer les capacités de l’Inspection Générale des services judiciaires pour permettre des inspections périodiques, inopinées sanctionnées par des rapports cohérents; La mise en place d’un numéro vert pour dénoncer en temps réel des cas de corruption sous toutes ses formes que tout justiciable, les organisations non gouvernementales et associations régulièrement constituées conformément à la loi seront amenés à constater de manière objective, sans diffamation ou dénonciation calomnieuse dans les juridictions à travers tout le pays » énumère-t-il.
Mamadou Aliou Diaguissa Sow pour Laguinee.info
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