samedi, novembre 23, 2024
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SOTELGUI/GUI-TÉLÉCOMS : les indicateurs et démarches rassurent-ils ?

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Il est évident que l’opportunité ratée de relance de Guinée-Telecom ex Sotelgui entre 2016 et 2017 fut la plus grosse faute du pouvoir public de l’époque. Après 45 millions d’investissements en infrastructures, cette société était prête à lancer ses services avec la technologie 4G bien avant l’unique société qui exploite la 4G en Guinée. Les données du marché de la téléphonie ainsi que les infrastructures innovantes de la Sotelgui à l’époque, auront permis à notre champion national de faire sa place dans le secteur et mobiliser de la recette pour notre Etat en un temps record. Qu’est-ce qui n’a pas marché à l’époque ? Manque de volonté ? absence de ressources ? stratégies improductives ?
Tant de questions, mais il faut reconnaître que la volonté politique avant et maintenant n’a jamais manqué en ce qui concerne la mise en marche de notre société nationale. Le problème semble venir de la matérialisation de cette volonté par le pouvoir public en charge. Le pouvoir public du secteur peine et a toujours eu du mal à mettre en place une stratégie de valorisation des actifs de la Guinée-Télécoms en vue de rassurer les investisseurs dans une ouverture du capital ; il a aussi et surtout manqué de méthodologie adéquate de relance. Une société de téléphonie qu’elle soit étatique, privée ou mixte, ne saurait voir le jour sans une étude de marché efficace dont les données sont essentielles tant pour la relance que pour la concurrence. Partout dans le monde, certains marchés sont favorables aux nouvelles sociétés de téléphonies d’autres aux Fournisseurs d’accès à internet et d’autre sont défavorables sauf un investissement colossal sur du long terme avec une position de passivité dans ces comptes pendant un long moment, le temps pour les indicateurs d’être au vert.  Quelle position le marché guinéen offre-t-il en ce moment ? Je conseille la direction actuelle de Guinée télécom ainsi que l’équipe du Ministère en charge, d’en faire une priorité. Le peuple de Guinée a vu assez d’espoir raté dans ce sens, évitons de lui donner un espoir incertain.
Méthodologie, à en croire les dires du Directeur général de ladite société sur la télévision nationale, l’ex Sotelgui est prêt à lancer ses services avec 150 sites. Avant d’évaluer ou simuler cette possibilité, sommes-nous sûres de la qualité de services « Qos » de ces sites, sachant que les infrastructures passives actuelles de la société sont hors d’état d’utilisation. Ces sites suffisent-t-ils pour une entrée productive de Gui-Télécoms dans un secteur ou la dernière société en termes de parts du marché est autour de 500 sites fonctionnels ? S’il faut lancer cette société nationale en tant qu’opérateur de téléphonie, une réhabilitation de l’existant et une   extension s’imposent. Toutes deux étant très coûteuses, l’Etat guinéen en a-t-il les moyens qu’ils faillent avec cette conjoncture économique et situation politique exceptionnelle ? S’il faut lancer cette société en tant que OP, la première démarche devrait être la valorisation de ses actifs pour rassurer et capter des investisseurs sérieux à mon humble avis. Dans ce cas de figure, les investissements privés sont nécessaires, mais reste à savoir si les indicateurs et démarches du pouvoir public en charge favorisent cela en ce moment. Dans le monde du marché financier, on investit pour avoir un retour sur investissement. Bon à savoir !
Pour mieux attaquer le marché, la valorisation des actifs doit prendre en compte une licence globale incluant la 5G et non la technologie 4G qui n’est plus une aubaine comme elle l’était il y 10 ans !!!!!
Et si on allait aux pas des indicateurs, en lançant cette société en tant que Fournisseur d’accès à internet FAI ? De ce côté, les données et indicateurs sont au vert.
Et si on y mettait une stratégie de lancement axée sur les technologies FTTH, FTTB sur toute l’étendue du territoire ? Je puis vous assurer qu’il y a du profit à se faire.
Je conseille enfin, qu’on évite de mettre les ressources de l’Etat dans une autre société qui peinera à assurer les charges de son personnel. Il faut rappeler que dans le secteur guinéen des télécommunications, il existe déjà d’autres sociétés étatiques et semi-étatiques où l’Etat est actionnaire majoritaire et qui peinent à escompter un résultat et mobiliser de la recette pour les caisses au trésor national.

KABA MAMADI Consultant spécialiste en TIC-TELECOM

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