Conakry : les citoyens cohabitent avec les ordures

Ce n’est plus un fait nouveau dans la capitale guinéenne. Les ordures ménagères jonchent les rues et les caniveaux de la capitale. En dépit des efforts fournis par l’ancien régime pour rendre ne serait-ce que la capitale salubre, malheureusement en cette saison hivernale, le constat sur le terrain est tout sauf reluisant. C’est du moins le constat fait par un reporter de Laguinee.info ce lundi, 11 juillet 2022.
Depuis bientôt une semaine dans plusieurs zones de la capitale, les déchets sont visibles par ci par là malgré qu’il existe des camions de ramassage d’ordure de la Société Albayrak.
Assis avec sa maman devant un conteneur de vente de produits cosmétiques non loin d’une poubelle remplie d’ordures. Mamady Bangoura laisse entendre qu’ils éprouvent des difficultés à cohabiter avec les ordures.
« Nous sommes assis à côté de la poubelle mais ce n’est pas facile. C’est vraiment invivable, nous respirons très mal. Parfois, nos clients refusent de s’approcher à cause de cette odeur nauséabonde. Nous demandons aux autorités de faire face à ça puisque ça commence à durer ici maintenant. Et quand il pleut aussi, c’est pire », a expliqué le jeune Bangoura.
Madame Aïssatou Bella Diallo, vendeuse de patate grillée au rond point de Sangoyah n’a pas d’autre choix que de rester au près de ces ordures pour chercher de quoi nourrir sa famille.
« Je suis assise ici toute la journée dans cette situation malgré que je sais moi-même que ce n’est pas bon pour la santé, mais je suis obligée de cohabiter avec les déchets, j’ai une famille à nourrir dans ce que je vends ici. Ce que vous voyez là bientôt une semaine elles sont là (les ordures). Même ce matin le camion est venu mais ils disent qu’ils ne prennent pas ce qui est à terre, nous souffrons vraiment. Nous demandons aux responsables de nous aider simplement », plaide-t-elle.
Saidou sow gérant d’un Kiosque de Mobile Money a une colère noir contre la société en charge de ramasser ces déchets dans la ville de Conakry.
« Depuis plus de cinq jours je n’ouvre pas la porte de mon Kiosque à ma guise, à cause non seulement de l’odeur mais aussi elles (ordures) sont venues jusqu’à la devanture. C’est vraiment révoltant de constater que nous sommes dans un État qui abandonne sa population. Mon message c’est à l’endroit du premier responsable du pays il doit faire face à cette situation puisque c’est lui qui a la charge», a-t-il dit.
Il faut rappeler que les clauses du contrat qui lient l’entreprise Albayrak et l’Etat Guinéen ne mentionnent pas que les camions doivent ramasser les ordures qui sont à terre.