Comme un bateau ivre qui navigue à vue sur une mer furieuse, l’autoroute de notre Transition est parsemée de beaucoup d’embûches. Comme un navire qui coule, notre automobile a quitté l’asphalte pour le précipice. Il est grand temps de parer au plus pressé ! Les erreurs et horreurs du passé n’ont plus droit de cité !
Dans l’après-midi du mardi 05 juillet dernier, le ciel chargé de gros nuages s’est abattu sur les têtes frêles que sont celles de Oumar Sylla alias Foniké Menguè, Alpha Midiaou Bah alias Djanii Alfa et Mamadou Billo Bah alias Billo Hadjass tous trois acteurs éminents de la grande organisation de la Société civile guinéenne dénommée Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC).
Leur arrestation brutale et cruelle digne d’un film d’horreur doublé de fiction doit avoir interpellé tous les citoyens et nations du monde entier.
Autant dire que la transition va mal !
Et pourtant, elle avait merveilleusement bien commencé sous de bons auspices avec un immense espoir. À présent, force est de reconnaître que cet espoir est éteint. Puisque le peuple de Guinée vient d’être atteint dans sa dignité et son honneur avec les traitements inhumains qu’on vient d’infliger à nos trois sentinelles de la démocratie.
C’est pourquoi j’interpelle la Communauté internationale dans son ensemble pour la libération immédiate et sans conditions de nos vaillants soldats de la démocratie qui sont admis à la Maison centrale dans l’attente de leur jugement. J’en appelle surtout à la conscience de la grande France, à l’âme même de la République de France, c’est-à-dire la Liberté. Cette haute valeur sûre et si chère aux Françaises et aux Français afin de donner une dernière chance au Dialogue – que je veux franc et inclusif – amorcé depuis quelques mois sans succès.
Pour moi, plus que jamais, l’implication de la France est fondamentale pour la réussite de cette Transition que je souhaite plus courte que possible.
C’est pourquoi je plaide solennellement qu’elle soit abrégée car, une Transition n’est pas faite pour durer. Une Transition est censée être brève. Plus elle est courte, mieux ça vaudra et ce, dans l’intérêt de chacun et de tous.
Je trouve bien beau, pertinent et conséquent pour la Junte d’insister sur la nécessité de refonder l’État. Mais je juge inutile de le brandir à tout va, à cor et à cri et surtout à grands renforts d’arguties qui ne tiennent nullement la route.
Le CNRD peut certes poser les bases de cette refondation souhaitée et désirée par tous.
Mais il ne lui appartient pas de prendre cela comme un prétexte pour s’éterniser au pouvoir. Il ne lui revient pas d’ambitionner d’amorcer et de poursuivre les efforts de développement qui renferme une dimension perpétuelle. Les questions de développement s’inscrivent dans le temps et dans la durée ! Les acteurs politiques et sociaux seront là pour le lui rappeler !
Très heureusement, la Communauté internationale en l’occurrence la CEDEAO – désavouée autrefois pour son laxisme et sa versatilité – a décidé de peser de tout son poids afin que nous arrivions à réussir notre Transition.
Tout en prenant pour alliée la patience, l’autre nom du Temps,
En attendant la sentence bienheureuse du Maître du Temps !
Aboubacar Caroza Diallo