L’ONG Action Mines Guinée se montre très préoccupée pour les femmes évoluant dans l’exploitation artisanale des mines, dont le revenu à été négativement impacté par le Coronavirus ces deux dernières années. C’est dans ce cadre qu’elle a tenu ce mercredi, 18 mai 2022 un atelier de plaidoyer. Objectif, encourager les personnes de bonne volonté à continuer d’aider cette couche sociale, rapporte un journaliste de Laguinee.info qui était sur place.
Ces femmes en question ont une entité par laquelle elles parlent d’une seule voix. Il s’agit de l’EMAPE qui signifie l’Exploitation Minière Artisanale à Petite Échelle.
« En 2021, l’action mines Guinée a fait une étude diagnostique sur l’impact du COVID-19 sur l’activité des femmes dans ce secteur. A l’issue de cette étude, nous avons formé et accompagné 90 femmes. Ces 90 femmes ont été partagées en des groupements d’intérêts économiques. Pour notre contribution, nous passons par des formations des sensibilisations mais également des plaidoyers que nous organisons à tout moment pour partager avec les décideurs nos recommandations mais également nos propositions de solution. L’objectif visé pour cet atelier c’est d’attirer l’attention des décideurs pour continuer à accompagner ces femmes dans les structures vulnérables je dirais parce que ces femmes évoluent dans les activités minières artisanales. Il faudrait que l’État les accompagne, que l’État accepte de mener des recherches géologiques pour pouvoir les aider à mener à bien leurs activités professionnelles », a dit Idiatou Souaré, assistante programme de l’ONG Action Mines Guinée.
Venue de la préfecture de Mandiana, Koumba Sidibé souligne que ce projet a permis aux femmes de sa préfecture d’apprendre comment faire la teinture et quitter enfin les mines.
« À l’apparition de la pandémie de COVID-19, le regroupement des personnes a été interdit. Il nous a été aussi interdit d’aller dans les mines et même dans les mosquées. Cet état de fait nous a causé beaucoup de préjudices. Nous étions retenus à la maison dans la peur et l’inquiétude. C’est dans ce cadre que l’ONG Action Mines Guinée est venue nous former dans différentes activités comme la teinture pour minimiser l’impact de la COVID-19 et arrêter d’aller dans les mines. Cette initiative consiste à nous aider à nous prendre en charge, à entretenir notre foyer car quand tu apprends un métier, ça te permet de quitter en brousse (dans les mines) vers la ville, comme ça, tu sauras prendre en charge tes enfants sans quémander. Ce projet nous a permis d’apprendre comment faire la teinture pour qu’on puisse quitter les mines. Ce que nous femmes de Mandiana, nous demandons aujourd’hui, c’est l’accompagnement des autorités et les partenaires pour le développement de nos activités afin que nous et nos enfants puissions définitivement quitter dans les mines parce que tout le temps nous enregistrons des cas de décès », a-t-elle exhorté.
Plusieurs autres personnes ont pris la parole par la suite. C’est le cas de la Hawa Camille, Directrice générale des centres d’autorisation et d’entrepreunariat des femmes et filles. Sa présence à l’atelier de plaidoyer tenu par l’ONG Action Mines Guinée, était aussi en tant que représentante de la ministre de la promotion, de l’enfance et des personnes vulnérables.
« En se référant donc à votre rapport d’études que nous avons parcourue sur l’impact de la COVID sur les femmes de l’Exploitation Minière Artisanale à Petite Échelle, on se rend compte que la pandémie du COVID-19 a eu répercussions indéniables sur les femmes en Guinée, notamment les femmes dans les zones d’exploitation minière artisanale. Vous conviendrez avec moi que la pandémie a accentué les inégalités et a contribué à la baisse du revenu des femmes notamment les femmes vivantes dans ces zones. Le ministère de la promotion féminine, de l’enfance et des personnes vulnérables est conscient qu’un accent particulier mérite d’être mis sur la formalisation, l’encadrement mais aussi l’accompagnement des femmes du secteur minier vers d’autres activités génératrices de revenu comme le secteur agricole. Madame la ministre vous rassure, par ma voix, que votre appel est entendu et qu’elle fera le plaidoyer qu’il faut pour la promotion des droits socio-économiques des femmes du secteur de l’exploitation minière artisanale. En un mot, faire le plaidoyer pour l’autonomie des femmes de Guinée en général », a fait savoir Hawa Camille.
A rappeler qu’Action Mine Guinée est une ONG qui, par ses enquêtes fiables, révèle souvent les réalités dans les zones minières de la Guinée.
Mamadou Aliou Diaguissa pour Laguinee.info
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