Dans le cadre de la promotion des droits socio-économiques des acteurs de la chaîne de valeur de l’Exploitation Minière Artisanale et à Petite Echelle (EMAPE), l’ONG Action Mines Guinée a organisé ce mercredi 02 mars 2022 dans un réceptif hôtelier de la place, un atelier de présentation des résultats de l’étude visant à analyser l’impact de la pandémie de Covid-19 sur les acteurs de la chaîne de valeur de l’EMAPE en Guinée. Cet atelier a connu la présence de plusieurs acteurs du secteur minier en Guinée, a constaté un reporter de Laguinee.info qui était sur place.
Ce projet d’étude a duré un mois dont deux semaines à l’intérieur du pays. Dans un premier temps, il a touché les préfectures de Siguiri, Dinguiraye et Kérouané et dans un second temps, les préfectures de Kouroussa, Mandiana et Macenta. Au-delà de ces préfectures, dix sous-préfectures sur le secteur du diamant et quatre sur le secteur de l’or, ainsi que la zone de Conakry ont été couvertes par le projet.
Mamadou Lamarana Diallo, coordinateur des programmes de l’ONG Action Mines Guinée revient sur l’impact de la Covid-19 sur l’exploitation minière artisanale et à petite échelle (EMAPE) en Guinée.
« La Covid-19 a été une maladie qui a impactée presque toutes les structures socioprofessionnelles de la Guinée et le secteur de l’exploitation minière artisanale et à petite échelle (EMAPE) n’est pas aussi épargné. Le secteur minier est artisanal de l’or. Si vous partez dans les zones à la base, vous allez voir des femmes qui sont en train de travailler, mais après le travail il n’y a pas d’acheteur et le peu de personnes qui viennent pour acheter, ils achètent à un vil prix. Donc, ça décourage les travailleurs. D’autres façons, l’exportation s’est arrêtée au niveau de Conakry, parce qu’on ne pouvait exporter le diamant; car, tous les trafics aériens étaient stoppés. Donc, du fait qu’il n’y a pas d’exportation, alors quand tu exploites, tu seras obligé de garder et quand tu gardes le produit perd sa valeur. Troisième des choses, on a constaté que contrairement aux diamants, la quantité d’exploitation de l’or a augmenté pendant la Covid-19. Il y a beaucoup d’explications qui ont été données, mais on n’a jusqu’à présent pas trouvé la raison fondamentale de cette augmentation d’exploitation de l’or entre 2020 et 2021 », a-t-il déclaré.
Poursuivant, le coordinateur des programmes de l’ONG Action Mines Guinée a déploré le non accompagnement du secteur pendant la Covid-19.
« Au début de 2020 lorsqu’il y a eu Covid-19, le gouvernement Guinéen a élaboré un plan d’urgence, et dans ce plan d’urgence, le gouvernement a accompagné presque toutes les couches socioprofessionnelles de la Guinée;mais, le secteur de l’Exploitation Minière Artisanale et à Petite Échelle (EMAPE) n’a pas été accompagné. On s’est demandé pourquoi ? C’est parce qu’on considère que c’est une activité commerciale et pourtant c’est une activité qui crée de l’emploi. Donc, on s’est dit qu’il va falloir voir de quelle manière la Covid-19 a impacté ces acteurs là, voir aussi qu’est-ce qu’il faut proposer pour encourager le gouvernement à prendre des initiatives allant dans le sens d’améliorer les conditions de vie. Nous avons plusieurs propositions dans le rapport et la première est, ce qu’il faut que le gouvernement ait un plan pour le secteur de l’EMAPE que ça soit au niveau du secteur de l’exploitation, de la commercialisation et au niveau de l’exportation. Nous savons qu’il y a des efforts qui ont été fait mais le plan d’urgence qu’on a vu ne prenait pas en compte les acteurs de l’EMAPE », a dit Mamadou Lamarana Diallo.
De son côté, Elhadj Mamadou Aliou Barry, ex chef de division législation et contrôle à la Brigade Anti fraude, participant à cet atelier a invité chaque participant à donner son point de vue pour aider l’ONG à atteindre ses objectifs de plaidoyers auprès du gouvernement et des partenaires techniques et financiers.
« La première des choses, il faut que chacun des participants donne son avis conformément à ce qu’il a vu et il a apprécié. Les différents avis qui seront regroupés par l’ONG Action Mines Guinée serviront de boussole et ça va améliorer les plaidoiries qu’ils ont envisagé aux prêts des gouvernants et même des bailleurs de fonds », a-t-il lancé.
À son tour, Cheick Bandjan Kourouma, représentant de l’union nationale des orpailleurs de Guinée a cette rencontre, a réitéré son appel à Action Mines Guinée d’élargir ses activités dans les zones d’activités.
« Ce n’est pas notre première activité avec Action Mines. Ils nous ont toujours associés du début à la fin du projet et on leur a toujours donné notre avis, car nous sommes bien structurés. Ensuite, on avait fait des recommandations dès les premiers ateliers en les disant d’élargir vers les autorités des zones d’activités et effectivement c’est ce qui fut fait », a-t-il martelé.
Il faut souligner que l’ONG Action Mines Guinée a bénéficié de l’appui technique et financier du support de la Banque Mondiale sur les industries extractives à travers un fonds d’urgence dans la réalisation de son projet d’étude.
Mamadou Aliou Diaguissa Sow pour Laguinee.info
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