Des réactions ne se sont pas fait entendre depuis que monsieur Alphonse Charles Wright, Procureur Général près la Cour d’Appel de Conakry a envisagé des poursuites judiciaires contre tout média ou journaliste que la HAC indexerait pour délits, contraventions et crimes commis par voie de presse. Après la mise en garde du Syndicat Professionnel de la Presse Privée de Guinée (SPPG) qui a fait un communiqué lui demandant de respecter les limites de ses prérogatives, c’est autour de Alpha Abdoulaye Diallo, président de l’Association Guinéenne des Editeurs de la Presse Indépendante (AGEPI) de réagir aux propos de ce magistrat. Monsieur Diallo a indiqué qu’il ne revient pas à un Procureur d’ajouter un vent orienter dans le sens d’apeurer ceux-là qui travaillent pour la démocratie dans notre pays. Il l’a dit lors d’un entretien qu’il a accordé à un journaliste de Laguinee.info ce mercredi, 23 février 2022.
Le Procureur Général près la Cour d’Appel de Conakry a brandi un communiqué de la Haute Autorité de la Communication HAC, ce qui est tout à fait normal selon notre interlocuteur. Car, en droit dira-t-il, on part toujours des faits. Mais que Charles Wright sache que ni la HAC, ni une autre institution de la République ne pourrait apeurer la presse, puisque le rôle de celle-ci (presse), est de faire son travail avec courage, respect de la loi mais aussi avec responsabilité a insisté Alpha Abdoulaye Diallo.
« Je dirai que la loi est au-dessus de tout le monde, y compris le procureur de la République. Cela voudrait également dire que ces propos populistes-là ne vont pas faire reculer la presse dans son élan actuel et futur, qu’est celui de contribuer à la démocratisation de la Guinée », a lancé le président de l’AGEPI.
Le 14 février dernier, le Gouvernement de la transition à sa tête Colonel Mamadi Doumbouya, a mis à la disposition des médias Guinéens, une nouvelle maison. Ce geste, bien que salutaire, ne doit en aucun cas, note monsieur Diallo, pousser la presse à devenir un compagnon de la transition.
« Au niveau de l’AGEPI, nous disons que la presse est là pour la démocratie et pour tout ce qui est droit et juste. Alors le rôle qui revient à cette presse dans la construction de notre démocratie, c’est celui de critiquer et de ne jamais avoir peur des déclarations du Chef de l’Etat, à la fois celles des membres du Gouvernement mais aussi de tous les membres de toutes les institutions de République. Nous restons droit dans nos bottes avec nos plumes, nos micros et nos caméras ».
En date du 21 février 2022, la Haute Autorité de la Communication HAC, a fait un communiqué dans lequel l’institution a révélé des manquements professionnels dans les rapports quotidiens du service monitoring sur des questions de responsabilité, d’éthique et de déontologie des journalistes. Pour ce responsable de la presse Guinéenne, tenant compte de la loi, cela n’a juste été qu’un rappel de devoir qui est à la fois individuel et collectif, mais aussi celui de la responsabilité à la fois individuelle et collective en cette face sensible de l’histoire de notre pays. Cependant, cette sortie de la HAC ne peut dénier le rôle aux journalistes qu’est celui de jouer leur partition, quelles que soient les circonstances et les situations dans lesquelles ils exercent leur métier.
« A partir du moment où on est journaliste, qu’on a pris l’engagement de l’être, on est suffisamment responsable et travaille toujours avec l’éthique et la déontologie. Et donc, je ne vois pas que la HAC rappelle tout le monde à la responsabilité et qu’un Procureur Général puisse ajouter un vent orienter dans le sens d’apeurer ceux-là qui travaillent pour la démocratie dans ce pays-là », a-t-il mentionné.
Comme conseil à la presse en générale, Alpha Abdoulaye rappelle que lorsqu’on est journaliste et qu’on se sent fier de l’être, on agit en toute responsabilité. Pour cela, il demande à l’ensemble des hommes de médias de se former et d’être toujours armés afin de bien faire son travail, celui d’être toujours cru et objectif dans ce qu’il présente.
Aux dernières nouvelles, le Procureur Général de la Cour d’Appel de Conakry, devra recevoir à 12 heures, toutes les associations de presse pour parait-il, explications sur la décision de présumé poursuites contre des journalistes pour des fins de manquements dans le traitement des informations.
Laguinee.info