dimanche, novembre 24, 2024
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Des collèges en hangar, manque d’infrastructures, manque d’enseignants : le constat alarmant de Guillaume Hawing à Faranah 

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Le ministre de l’enseignement pré-universitaire et de l’alphabétisation continue sa tournée à l’intérieur du pays. Guillaume Hawing hier jeudi 17 février 2022 dans certaines écoles de la ville de Faranah. Objectif, toucher du doigt les réalités du terrain, rapporte le correspondant régional de Laguinee.info basé à Faranah.

Dans la nuit du mercredi 16 février 2022, les acteurs de la vie scolaire de Faranah ont reçu le ministre et sa suite dans le village Nèrèdouni, situé à  5 kilomètres de Faranah centre. Le lendemain, (jeudi) Guillaume Hawing a visité l’école primaire Almamy Samory Touré, le collège 2, l’école primaire Abattoir 2 avant d’être reçu pour un conclave avec les autorités éducatives de la place dans la salle de réunion du bloc administratif de la préfecture.

Profitant de la présence du ministre, Daouda Doumbouya, DPE par intérim de Faranah a fait le point sur la situation générale de l’éducation à Faranah.

« À l’élémentaire public, nous avons 256 écoles qui abritent 38 667 élèves dont 15 213 filles. A l’élémentaire privé, nous avons 43 écoles qui abritent 7 518 élèves dont 3 282 filles. Au pré-scolaire, nous avons 30 écoles qui abritent 3 184 élèves dont 1 096 filles. Au secondaire public, nous avons 20 établissements qui abritent 10 800 élèves dont 3 568 filles. Au secondaire privé, nous avons 12 établissements qui abritent 1093 élèves dont 754 filles. Le centre NAFA, nous en avons 10 et il y a 33 apprenants dont 33 filles. Au Centre d’alphabétisation, nous avons 4 écoles pour 108 apprenants dont 105 femmes », a-t-il relaté.

Et de poursuivre avec les difficultés auxquelles l’éducation est confrontée à Faranah. « Ce sont entre autres : l’insuffisance d’enseignement remarquable surtout en zone rurale dans plusieurs écoles construites par les ONG, notamment Plan International Guinée. Ce déficit d’enseignement se chiffre à 426 à l’élémentaire et 103 au secondaire. Nous avons l’insuffisance d’infrastructures scolaires en zone urbaine, nous avons l’insuffisance des tables de bancs à tous les niveaux. Le manque à gagner est de 5 456 tables bancs dont 3 546 à l’élémentaire et 1907 au secondaire. Le manque de clôture des écoles à tous les niveaux dans la préfecture de Faranah, empêchant ainsi le choix des salles d’examen appropriées. L’inondation de certaines écoles en période hivernale, l’existence de certains collèges dans les hangars, qui ressemble à tout sauf à une infrastructure scolaire… Au regard des difficultés susmentionnées, nous sollicitons auprès du gouvernement à travers le ministre du MEN-A, une intervention salvatrice », a plaidé Daouda Doumbouya, DPE par intérim de Faranah.

Prenant la parole, le ministre de l’enseignement pré-universitaire et de l’alphabétisation a expliqué en détail l’objectif visé par cette tournée avant de livrer un constat alarmant sur l’éducation à Faranah.

« Il y a plus d’un mois que nous sommes sur pieds et nous sillonnons de ville en ville pour chercher à comprendre les réels problèmes de l’école guinéenne. Nous avons compris qu’en restant au bureau, en attendant les rapports certes, certains vont vous remonter les bons rapports mais pas tout le monde. Le plus bon diagnostic c’est ce qu’on a vu. Nous sommes enseignants. Regardons nous droit aux yeux et disons nous la vérité. L’école guinéenne est comateuse, elle dort d’un sommeil profond, elle mérite d’être réveillée. A se poser la question est ce que l’Etat existait pour l’école guinéenne ? Quand on m’a dit que dans la ville de Faranah, dans cette ville historique, cette grande ville qu’aucune concession scolaire n’est clôturée, je n’ai pas cru. Et pourtant, c’est bien vrai », a déploré Guillaume Hawing.

Poursuivant, le numéro un du système éducatif guinéen fait une invite aux enseignants et chefs d’établissements. « J’invite les enseignants à la conscience professionnelle. Nous avons détecté vos problèmes. L’Etat peut intervenir pour trouver des solutions à certains problèmes, mais pas le problème lié à la conscience professionnelle. Cela relève de notre responsabilité. Ne doit pas enseigner qui le veut, mais qui le mérite. Je suis dans la ville historique Faranah, la ville du premier Président de la Guinée indépendante qui était un homme de sincérité. Je sais que je peux compter sur vous. Nous n’avons de préjugés contre aucune ville, il faut qu’on accepte le changement », a-t-il martelé.

A Faranah, le système éducatif est confronté à des maux qui ne disent pas leurs noms. Au collège 2 par exemple, les élèves de la 10ème et 8ème année suivent les cours dans un hangar construit sous le régime du feu président Ahmed Sékou Touré. Cet hangar servait de magasin pour AGRIMA. La promotion 7ème année est obligée de suivre les cours les soirs, faute de classes.

À l’école primaire Abattoir 2, où une buvette est à proximité du centre d’éducation non clôturé n’est pas passé inaperçu. Le ministre trouve ça inacceptable. Dans 24 heures, ce lieu de consommation d’alcool doit disparaître, a dit le gouverneur de la région, le général Boundouka Condé.

De Faranah, Ibrahima Oularé pour Laguinee.info

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