La drôle de reconquête, ou la jauge d’une popularité à l’épreuve des dures réalités de la gestion qui vacille amène des Guinéens à s’interroger sur l’agenda de la transition.
La refondation de l’Etat serait désormais en sursis. Ce vœu pieux des militaires indéfinissable, devrait pourtant être mieux défini.
En quelques mois, la junte est passée du camp des optimistes à celui des pessimistes, parmi lesquels on retrouve des puritains qui s’étaient pourtant laissés convaincre, tout au début, de la volonté des nouvelles autorités à impulser le véritable changement tant annoncé, puis favoriser le retour rapide à l’ordre constitutionnel en temps opportun .
Cette volonté de bien faire, demeure encore, bien sûr. Et on ne peut en douter de l’authenticité de l’engagement du colonel-Président. C’est plutôt cette prétention de tout remettre à plat et cette naïveté qui voudrait qu’on change tout avec une baguette magique, qui suscitent des interrogations sur cette longue pérégrination qui ne fait apparemment que commencer.
De nombreux chantiers sont à cet effet ouverts par les militaires, qui veulent bien cocher dans toutes les cases. Cela parait pratiquement impossible en toutes circonstances.
La méthode et la hiérarchisation des priorités en période transitoire s’avèrent indispensables.
En effet, des politiques commencent à donner de la voix. Ils mettent du bémol à l’enthousiasme qui les animait à la prise du pouvoir par les militaires le 05 septembre. Il a donc fallu hélas que leurs prétentions soient sérieusement menacées. C’est alors tant pis pour ces quelques errements évidents dans la conduite des affaires.
Cellou Dalein Diallo et Sidya Touré respectivement Présidents de l’UFDG et de l’UFR sonnent l’alerte et mettent en garde contre leur éventuelle exclusion du futur processus électoral.
La société civile pour sa part, interpelle pour avoir un chronogramme de la transition. Elle est révulsée que le CNT, qui est l’organe législatif de la transition, qui s’est vu greffer à ses prérogatives constitutionnelles (charte de la transition) l’élaboration d’un chronogramme, remette cela aux calendes grecques.
Ces activistes peuvent, cependant compter sur la CEDEAO, qui retrouve toute la plénitude de son pouvoir de gardien de la démocratie à la suite de la reprise des discussions avec le Mali sur son agenda et la clarification faite par l’autre putschiste du Burkina , qui n’a pas attendu d’être interpellé.
La Guinée pourrait être le prochain champ de théâtre de l’institution sous régionale, gonflée à bloc par l’évolution de la situation au Mali ,et, qui semble vouloir bien en profiter.
D’ici là, peut-être que la junte va se régénérer .
Mognouma cissé