Comme mentionné sur Laguinee.info, Aboubacar Fabou Camara, ancien directeur central de la police judiciaire (DPJ) et Mohamed Lamine Simakan, ex commandant de la Brigade de Recherches et des Investigations (BRI) ont comparu ce lundi 7 février 2022 devant la Cour d’appel de Conakry pour répondre des faits qui leur sont reprochés par le FNDC. Après la décision de la Cour de renvoyer l’affaire au 14 février prochain, les avocats des deux parties se sont exprimés devant la presse, rapporte un journaliste de Laguinee.info qui était sur place.
Maître Chérif Elhadj Fodé Kaba est l’un des avocats constitués pour défendre les prévenus. Au nom de ses pairs, il indique que ce renvoi du dossier par la Cour était nécessaire pour les deux parties. « Je pense que c’est à bon droit que la Cour a accédé à cette demande, puisque vous pouvez le constater que des deux côtés, on avait tous besoin de temps pour prendre connaissance de ce qu’il y a dans ce dossier et c’est raison pour laquelle d’ailleurs nous avons sollicité cette demande de renvoi dans les deux affaires pour obtenir le temps nécessaire de bien comprendre ce qu’il y a dans le dossier et assurer une très bonne défense pour nos clients », a-t-il martelé.
Au cours de l’audience, les avocats de la partie civile ont sollicité l’exécution du mandat d’arrêt décerné contre Fabou et Simakan par le Tribunal de première instance de Dixinn. Une demande que la Cour a renvoyée jusqu’à l’audience prochaine pour décision. Pour la défense, cette demande est inopportune.
« Nous, nous estimons que cette demande de la partie civile de l’exécution des mandats d’arrêt est inopportune dans la mesure où l’objectif d’une partie civile ce n’est pas d’empoisonner quelqu’un, c’est la réparation. Nous estimons que cette demande est inopportune et qu’ elle est sensationnelle et relève tout simplement de l’émotionnel. Nous restons sereins et nous serons là le 14 février pour assurer la défense de nos clients », a dit Maître Chérif Elhadj Fodé Kaba.
Du côté de la partie civile, c’est la déception qui anime les avocats. Au nom de ses pairs, Maître Pepe Antoine Lama explique. « Nous sortons très déçus de cette audience par ce qu’on vient de nous jeter à la figure. Souvenez-vous que c’est à l’audience du 24 septembre 2020, suite à la requête de monsieur Ibrahima Diallo et Sékou Koundouno que le juge correctionnel du Tribunal de première instance de Dixinn a, avant dire droit, décerné des mandats d’arrêt contre ces deux prévenus. Et contre ce jugement qui, en l’état était susceptible de recours que le ministère public d’alors, dans le simple but de sauver son fauteuil de procureur, a interjeté appel. Le dossier a été appelé, la défense a sollicité le renvoi pour préparer son travail, ce qui est tout à fait normal, après que la cour ne se soit prononcée sur la question en mettant l’affaire en délibéré. Nous étions déçu quand même, que la cour étant dessaisi, revient encore pour dire que le mandat d’arrêt ne sera pas exécutoire, ce qui est juridiquement inadmissible. Un mandat d’arrêt est exécutoire nonobstant tout recours », a-t-il déclaré.
Poursuivant, l’avocat pointe du doigt un manque de volonté de la part du ministère public d’exécuter le mandat d’arrêt contre les prévenus. « Nous avons relevé le manque de volonté même du ministère public à mettre en exécution ce mandat là. Parce qu’à l’entame des débats, lui-même a souligné que tant que y a pas main levée de ce mandat, le mandat est exécutoire.
Alors en se permettant de demander à la cour de revenir sur cette question comme si le procureur général à travers son représentant lui-même a peur de mettre en exécution ce mandat là, chose que nous condamnons et nous déplorons.
C’est juridiquement curieux que la cour, sans avoir examiné la demande, procède ainsi », a déploré Maître Pepe Antoine Lama.
Abdourahmane Diallo pour Laguinee.info
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