lundi, novembre 18, 2024
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Guinée : 15 ans après les évènements de 2007, les victimes continuent de réclamer justice

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En prélude de la commémoration des évènements douloureux du 22 janvier 2007, la Coalition Guinéenne pour la Cour Pénale Internationale (CGCPI) a organisé une conférence de presse ce jeudi 20 janvier 2022, à la maison commune des journalistes à Kipé, dans la commune de Ratoma. Objectif, dénoncer la non implication des régimes précédents pour que justice soit faite dans cette affaire, a constaté un journaliste que Laguinee.info a dépêché sur place.

Il y a 15 ans depuis que des milliers de Guinéens ont été victimes de violence de la part du deuxième régime gouverné par feu Général Lansana Conté. Ce jour-là, une centaine de personnes ont été tuées par balles, plus de mille blessés et 940 arrestations ont été enregistrées suite à une manifestation organisée par les centrales syndicales du pays pour protester contre le pouvoir en place.

Dans son intervention lors de cette conférence de presse, Mamadou Baïlo Bah, responsable de la formation de la CGCPI a rappelé qu’en janvier 2007, les centrales syndicales avaient déclenché une grève générale pour protester contre le régime de feu Général Lansana Conté. Il a énuméré aussi le bilan de ces évènements avant de rappeler que certains ont même décidé de porter plainte depuis 9 ans sans succès.

Mamadou Baïlo Bah, responsable de la formation de la CGCPI

« Le bilan des massacres a été lourd et sur toute l’étendue du territoire national, environ 186 morts, 1188 blessés graves, 940 arrestations et de détention arbitraires suivis de tortures, de traitements cruels inhumains et dégradants et 28 cas de viols, sans oublier les destructions d’édifices publics et privés. Même les sièges des cours et tribunaux n’ont pas été épargnés en ce moment. La coalition Guinéenne pour la cour pénale internationale, précise que le 18 mai 2012, 50 victimes ont porté plainte avec constitution de partie civile devant le tribunal de première instance de Conakry. Suite à cette plainte, un juge d’instruction a été désigné pour mener les enquêtes dans cette affaire. Mais, depuis la fin des premières auditions de 28 victimes, il y a plus de (9) ans de cela, le dossier n’a pas connu d’avancé, faute d’inculpation des personnes qui ont été dénoncées par les victimes », a déclaré Mamadou Baïlo Bah.

Poursuivant, ces victimes souhaitent être accompagnées notamment financièrement afin de pouvoir poursuivre l’affaire : « il faut souligner que cet accompagnement ne saurait prospérer sans une assistance financière et matérielle, aux juges en charge du dossier, car connaître de cas de violations des droits de l’homme commis à l’échelle nationale nécessite de gros moyens et une collaboration de l’ensemble des acteurs dont en première ligne les pouvoirs publics, la société civile, les associations de victimes, les médias… » a-t-il ajouté.

Me Hamidou Barry, président de la CGCPI

De son côté, Me Hamidou Barry, président de la CGCPI dit porter espoir sur l’engagement des nouvelles autorités au traitement rapide de ce dossier notamment au niveau de la Justice. « Il y a espoir, mais pas à dire qu’à 100% tout est acquis. Tout n’est pas acquis, pourquoi? Parce que nous avons pensé au delà de la CAN, ce qui intéresse la jeunesse, nous, nous avons décidé, comme on n’a l’habitude de le faire de rappeler la justice guinéenne, pour que ce dossier là, qu’on fasse des inculpations. Heureusement, quand un dossier est en instruction, on ne doit pas dire ce qui se passe », a laissé entendre Me Hamidou Barry.

A rappeler que le 22 janvier 2007, une foule était dans les rues de Conakry pour exiger le changement après 23 ans de règne du feu Général Lansana Conté. Par ailleurs, la CGCPI estime que la Guinée doit franchir ce cap des cycles de violence qui empêchent de tirer profit des ses ressources afin d’amorcer le développement.

Ousmane Diallo pour Laguinee.info

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