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Situation économique difficile de la Guinée : ce qu’en dit Dr Ousmane Kaba

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Depuis la prise du pouvoir le 05 septembre dernier, le CNRD lors du premier discours a tenu à rappeler que la Guinée respectera les accords et engagements internationaux. Bien que la monnaie guinéenne s’apprécie actuellement sur le marché par rapport aux devises étrangères, les prix des denrées alimentaires restent toujours élevés. Une situation qui ne laisse pas indifférent les économistes. Invité ce mercredi 19 janvier 2022 à FIM FM dans l’émission Mirador, Dr Ousmane Kaba, économiste et acteur politique s’est exprimé sur le sujet, a appris Laguinee.info à travers un des ses journalistes.

Sur la recommandation du Fonds Monétaire International concernant les lettres de garantie, Dr Ousmane Kaba émet des doutes.

« Moi même j’apprends des choses que je ne savais pas du tout. Par exemple l’histoire de la lettre de garantie, je n’avais aucune idée mais je vais vous raconter une petite histoire de lettre de garantie au temps d’Alpha Condé. C’est avec cette technique de lettre de garantie qui n’était pas en réalité de lettre de garantie, c’est de donner de l’argent aux gens en mettant sur le papier lettre de garantie. C’est comme ça qu’ils ont décaissé 65 000 000 francs, au profit d’Ebomaf et qui ont permis aussi de décaisser 120.000.000 au profit du même Ebomaf, 185.000.000 pour la construction de la route kankan-kissidougou. On n’a même pas un kilomètre de route goudronnée, il n’y a même pas eu de route communautaire. C’était une manière déguisée de sortir purement et simplement de l’argent. On appelle lettre de garantie, alors que ce ne sont pas des lettres de garantie. Parce qu’une lettre de garantie, on vous donne la lettre pour que si vous finissez d’exécuter le projet, en cas de défaillance du débiteur, vous allez présenter ça pour vous faire payer de force, ça c’est une lettre de garantie. Mais en réalité, on leur donne une lettre de garantie et on prend soin d’écrire dans la lettre payer à première vue, sans que ça ne soit même lieu à l’objet de la lettre. C’est un ordre de paiement. Si vous me dites, qu’on commence à faire ça à la Banque centrale, c’est très inquiétant, c’est très grave », a-t-il martelé.

Par contre, l’économiste dit apprécier la démarche des nouvelles autorités sur le respect des différents engagements et accords internationaux qui lient le pays aux sociétés étrangères.

« Quand le colonel dit qu’il respecte les conventions minières. Là, moi je suis d’accord avec lui. Pourquoi? Parce que d’abord ce qu’il faudrait faire c’est ce qu’on appelle le contrôle fiscal sur la base des conventions qui existent. C’est la première étape. Tu n’as même fait le contrôle fiscal sur la base des conventions pour savoir si l’argent qui devait rentrer est rentré, tu vas t’attaquer à des conventions. Ce n’est pas bon. Allons par étape, commençons d’abord parce que les entreprises doivent payer, est-ce que c’est arrivé au trésor ? Parce qu’elles peuvent payer sans que ça n’arrive au trésor », a dit Dr Ousmane Kaba.

Poursuivant, l’économiste a donné son avis sur les raisons de la dépréciation de la monnaie guinéenne ces derniers temps et son appréciation actuelle par rapport aux devises étrangères.

« A mon avis, c’est d’abord dû au coulage financier. Vous savez qu’à un moment donné, la corruption était tellement endémique. Vous même, vous voyez les comptes privés des gens qui ont 100.000.000$ par exemple ou 200.000.000$. Où ces gens ont eu cet argent ? C’est en allant sur le marché d’échange qui est un marché restreint autour de Madina. Donc, quand la demande est très forte, le dollar s’apprécie à cause de cet argent de la corruption, indépendamment des valeurs fondamentales de l’économie. Donc, ça coule le franc guinéen, parce qu’on sort des sommes astronomiques de la Banque centrale. Le simple fait d’arrêter ça, donc ça veut dire que la demande de devise est faible, sans compter le ralentissement des importations. L’un dans l’autre, le franc guinéen va s’apprécier. Par contre, même quand le franc guinéen s’apprécie, la valeur des devises baisse, on voit que sur le marché les prix ne baissent pas. Parce qu’en économie on dit quand un prix monte c’est très difficile qu’il baisse même si les coûts baissent. Le commerçant va prendre ça comme une marge additionnelle. Par contre, l’utilité est que ça empêche la hausse des prix pour les mois à venir. Les prix vont rester stables et si les prix restent stables le taux d’inflation va baisser. Donc, c’est un très bon signal pour notre pays », assure le président du PADES.

Ousmane Diallo pour Laguinee.info

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