Ce mardi 28 décembre 2021, l’Organisation Guinéenne de défense des droits de l’Homme et du Citoyen (OGDH) en partenariat avec AVIPA, MDT et la FIDH avec le soutien du bureau HCDH Guinée a organisé, à Conakry, un atelier pour élaborer une feuille de route concernant les droits humains en Guinée. L’objectif de cet atelier est de soumettre un plaidoyer aux nouvelles autorités pour attirer leur attention sur le respect des droits de l’homme, rapporte un journaliste que Laguinee.info a dépêché sur place.
Depuis plusieurs années, les organisations de défense des droits humains s’activent sur le terrain dans le cadre du respect des droits des citoyens à tous les niveaux. Aujourd’hui avec une synergie d’action des ONG nationales et internationales travaillant sur le même sujet se sont réunies pour définir clairement une feuille de route pour les nouvelles autorités, ayant la gestion du pays depuis le 5 septembre dernier.
« Cette activité est la suite logique de la mission de haut niveau envoyé en Guinée par la FIDH avec le soutien de nos organisations du 04 au 10 novembre 2021 à Conakry, conduite par le professeur Mabata Sall, représentant de la FIDH au sein de l’Union africaine pour rencontrer les autorités de la transition et engagé un plaidoyer pour la lutte contre l’impunité et les questions des droits de l’homme afin que ces sujets soient au cœur de la transition. Depuis plus de 10 ans, nos organisations ont engagé des procédures judiciaires liées à des violations des droits de l’homme mais hélas. Cet atelier d’élaboration d’une feuille de route sur les droits de l’homme en Guinée s’inscrit dans la dynamique de nos organisations d’accompagner les autorités actuelles pour réussir la transition en cours », a fait savoir Me Alpha Amadou DS Bah. vice-président de l’OGDH.
Présent à cet atelier, Dr Patrice Vahard représentant du commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme en Guinée, a fait savoir que cette feuille de route s’inscrit aussi dans le cadre de la tenue du procès du massacre du 28 septembre 2009. Il a ensuite souligné que le rôle de cette société civile va au-delà. « Les nouvelles autorités entendent accélérer les préparatifs en vue de la tenue du procès, nous sommes membre du comité de pilotage pour l’organisation de ce procès. On espère vivement que le procès va se tenir assez rapidement, parce que les victimes attendent depuis 12 ans aujourd’hui. Le rôle de la société civile va au-delà des préparatifs de ce procès, il faut un travail de plaidoyer assez exemplaire, de communication, de sensibilisation sur l’importance de la justice comme facteur de cohésion sociale et de développement durable », a-t-il déclaré.
Alseny Sall, responsable de la communication de l’OGDH, s’est lui exprimé sur le niveau de respect des droits de l’homme en Guinée depuis le renversement d’Alpha Condé. Selon lui, il y a une avancée en matière de droits de l’homme depuis le 5 septembre, même s’il faut regretter quelques visites inopinées des forces de l’ordre dans certains endroits : « Le CNRD est arrivé dans un contexte politique très tendu, où le processus de dialogue est complètement bloqué, les droits de l’homme étaient bâillonnés, les libertés confisquées. Mais depuis que le CNRD est là, il faut reconnaître qu’il y a des bons signaux. Nous avons enregistré de moins en moins de violation récurrente des droits de l’homme même si, on déplore parfois certains agissements. Je pense que l’ampleur a
diminué et le colonel multiplie les déclarations d’apaisement et a réactivé le processus de réconciliation nationale ».
Il faut rappeler que cet atelier se déroulera durant deux jours à l’issue duquel un document de plaidoyer sera transcrit et soumis aux autorités de la transition.
Ousmane Diallo pour Laguinee.info