vendredi, septembre 27, 2024
spot_img
spot_img
spot_img
spot_img

Affaire Elhadj Doura : L’émouvant témoignage du fils de la victime

À LIRE AUSSI

spot_img

Comme annoncé sur Laguinee.info, le procès des accusés dans l’affaire d’enlèvement et d’assassinat d’Elhadj Doura s’est poursuivi ce mercredi 22 décembre 2021 devant le Tribunal de Première Instance de Dixinn. Après la fin de l’interrogation des accusés, c’est le tour de la famille du défunt de se prêter aux questions du Tribunal. Dans ses explications, Thierno Boubacar Diallo, représentant de la famille a livré un témoignage pathétique qui a indigné toute l’audience sur cette affaire de l’enlèvement de son père, rapporte un journaliste de Laguinee.info qui est sur place.

A la barre, le fils du feu d’Elhadj Doura est revenu sur les différents procédés utilisés par les ravisseurs pour obtenir la rançon après l’enlèvement de son défunt papa.

« C’est un mardi matin que ma maman m’a appelé vers 6 heures en pleurant. Quand on est arrivé à Hamdallaye, ils m’ont expliqué que mon papa partait à la mosquée et qu’il il n’était pas arrivé. Mais ils m’ont dit qu’ils ont retrouvé en cours de route son chapelet, son bonnet, ses babouches et son protège de dents. C’est en ce moment qu’on s’est rendu au ministère de la sécurité pour informer les autorités, ensuite à la DPJ. Dans le bureau du directeur adjoint de la DPJ, c’est là qu’un monsieur a appelé mon frère pour dire que c’est nous qui avons kidnappé votre père, il faut de l’argent. On nous a demandé pour un premier temps 200 millions de francs guinéens. On a pris automatiquement la direction de l’ARPT avec le directeur adjoint de la DPJ. En cours de route, on a reçu un autre appel pour nous dire qu’il n’y a pas lieu de saisir la police ou la gendarmerie, ils ont déjà pris toutes les dispositions », a-t-il témoigné.

A leur retour à l’ARPT, ajoute Thierno Boubacar Diallo, « on reçoit un autre appel qui nous demande 200 mille dollars. Le soir aussi, on nous a appelés pour dire 500 mille dollars. Le lendemain, on demande encore plus, ils ont demandé jusqu’à 1 million de dollars. Je dis là, il faut qu’on nous prenne au sérieux. Ils ont commencé à menacer, soit disant qu’ils vont découper notre papa, ils vont le tuer et le ramener à la maison. On a commencé à négocier. On a dit qu’on ne peut pas avoir ce montant. Ils ont continué à menacer. On a négocié jusqu’à 100 mille dollars», a-t-il révélé.

Après ce premier accord avec les ravisseurs, place maintenant sur comment remettre cette rançon aux ravisseurs. « On m’a maintenant demandé d’aller déposer l’argent à l’endroit où ils vont me dire. On m’a demandé d’aller seul, ils m’ont même dit comment je vais m’habiller. J’ai pris la route, ils m’ont indiqué l’itinéraire. Ils m’ont dit d’aller à Lambanyi, carrefour Canadien. Ils m’ont fait des va-et-vient entre Carrefour Canadien et Carrefour Lambanyi. Finalement, ils m’ont demandé de déposer le sac au carrefour Canadien sous un poteau électrique. C’est ce qui fut fait », a déclaré Thierno Boubacar Diallo.

Après cela, poursuit le fils du défunt, « ils ont complètement coupé nos conversations. J’appelais mais les numéros ne passent pas. Deux jours plus tard, je reçois un appel pour me dire que tu vas payer 100 mille dollars encore parce que nous on n’a pas reçu. Le lendemain, je reçois un appel du nom de Lama Kaba pour me dire qu’il fait partie du groupe mais qu’il regrette. Qu’il se désolidarise du groupe et qu’il veut m’aider parce que celui qui a reçu la rançon ne veut pas admettre. Qu’on les a exclus du groupe. Il m’a donné les noms de Ibro, Elhadj Mamadou, Thierno Ciré dit Kams et Zimbabwé. Il me dit pour que tu aies confiance en moi, la mère du nommé Kams a perdu sa mère, ils vont l’enterrer au cimetière de Hamdallaye, va voir si c’est vrai. Effectivement, j’ai envoyé mon frère, il a trouvé que c’était vrai. Nous sommes venus, on a trouvé effectivement Kams sur place. Mais, il s’est trouvé que lui-même il a su que nous étions là. Il a pris la poudre d’escampette, il est entré dans un immeuble à côté. J’ai appelé la gendarmerie et la police, mais personne n’est venu, de 16 heures à 20 heures. Quand ils sont arrivés, on a fouillé tout le bâtiment, mais on ne l’a pas retrouvé », a-t-il fait savoir.

Quelques jours après, le président Alpha Condé a reçu la famille de la victime au Palais Sékhoutouréya. « Le président m’a demandé si les enquêtes avancent, j’ai dis non parce que je ne me comprends pas avec la gendarmerie. Le président a appelé le général Baldé (ancien Haut Commandant de la Gendarmerie nationale, ndlr) pour lui donner des instructions fermes d’arrêter tout le monde. C’est là que j’ai appris que le nommé Kams se trouve à la DPJ, on est venu le trouver et je l’ai reconnu », a-t-il dit.

Quelques jours après, les arrestations commencent dans le rang des ravisseurs. « C’est dans ces jours-ci que Général Baldé m’a appelé pour me dire qu’un d’entre eux a été arrêté. C’est le nommé Tomy. Ce dernier a avoué qu’il fait partie du groupe, que Elhadj Mamadou l’a promis de lui payer pour l’aider à amener le vieux à Maferinya. Ça a continué comme ça jusqu’à ce que plusieurs d’entre eux aient été arrêtés. Après, ils nous ont dit l’endroit où le vieux a été enterré. On est allé avec la gendarmerie, on a déterré le corps », a témoigné Thierno Boubacar Diallo.

A suivre !

Depuis le TPI de Dixinn, Abdourahmane Diallo pour Laguinee.info

spot_img
- Advertisement -
spot_img
spot_img

ECHO DE NOS RÉGIONS