Par Alpha Oumar Sylla :présente transition politique est considérée par l’unanimité des acteurs sociopolitiques et l’opinion publique comme étant celle de la dernière chance, de l’ultime opportunité pour la Guinée de s’engager dans une dynamique irréversible de démocratisation et de développement.
Après 63 ans d’indépendance politique et plus de 30 ans d’expérimentation démocratique, notre pays la Guinée peine toujours à relever les grands défis liés à son développement socioéconomique.
Notre parcours démocratique a régulièrement été interrompu par des périodes transitoires du fait de l’accumulation des crises occasionnée par le déficit de confiance entre acteurs de la vie publique, gouvernants et gouvernés et débouchant très souvent sur les blocages institutionnels justifiant ainsi la prise du pouvoir par l’armée.
Tirant les leçons de toutes ces expériences passées et tenant compte de la volonté ardente du peuple de Guinée de réaliser son espérance démocratique, qu’il devient impérieux d’observer une certaine rigueur dans le choix des hommes et des femmes qui seront désignés pour conduire les organes de la transition.
Il en est ainsi du CNT qui doit jouer un rôle de premier de plan à travers les missions qui lui sont dévolues par la charte à savoir : l’élaboration et l’adoption de la constitution, des textes législatifs, le suivi de la mise en œuvre de la feuille de route de la transition, la contribution à la promotion des droits humains et la réconciliation nationale.
Quelle entité de choix pour la Présidence du CNT en Guinée ?
Au regard de la particularité du contexte guinéen et des défis et enjeux qui interpellent cette institution dans la réussite de la transition, il serait judicieux que sa présidence soit assurée par un acteur issu de la société civile pour plusieurs raisons :
1. Sa profonde connaissance des problèmes qui implique le contact permanant avec les communautés à la base et les décideurs à tous les niveaux ;
2. Ses postures de neutralité politique, d’indépendance et d’impartialité face aux questions d’intérêt national qui caractérisent toujours son action;
3. Sa forte représentativité nationale qui est un gage certain de légitimité ;
4. Sa grande expérience dans l’accompagnement et la mise en œuvre des politiques publiques nationales et locales ;
5. Sa forte connaissance des problèmes de la sous-région et son implication dans leur gestion suivant des dynamiques concertées des sociétés civiles au bénéfice de l’intégration;
6. Sa contribution majeure dans la réussite de la mission du précédent CNT sous l’égide du CNDD ;
7. Sa grande confiance auprès des partenaires au développement et des populations à la base ;
8. Son rôle stabilisateur dans l’animation de la vie sociopolitique.
Quel meilleur profil parmi les acteurs de la société civile pour diriger le CNT ?
L’article 60 de la charte de la transition après avoir indiqué que le CNT sera composé de 81 membres choisis pour leur compétence et leur probité mentionne dans le point 2 les faitières des organisations de la société civile pour désigner des représentants en son sein, au compte du CNT.
Dès lors, pour le choix du meilleur profil, il convient de s’intéresser aux grandes figures qui dirigent les faitières de la société civile.
Il s’agit d’Elhadj Mamady KEITA Président de la CONASOC, de Docteur Dansa KOUROUMA Président du CNOSCG, d’Abdourahamane SANOH ex-Président de la PCUD et de Dr Makalé TRAORE Présidente fondatrice de la COFFIG.
Qui sont-ils réellement ?
Elhadj Mamady KEITA
Ø Président de la Coalition Nationale des Organisations de la Société Civile (CONASOC) ;
Ø Ancien Fonctionnaire guinéen auprès de la BAD, en position de coordinateur d’un programme d’appui à la pêche financé par la BAD ;
Ø Membre du Conseil d’Administration de l’ANAFIC ;
Ø Membre de la CODENOC et du CODEC ;
Ø Une carrière solide au sein de la BAD ;
Ø Conseiller technique au Ministère de la pêche ;
Ø Représentant de la société civile au comité de pilotage de l’initiative C2D-France ;
Ø Milite en faveur de la paix et de la cohésion nationale depuis une décennie et a participé à plusieurs mission d’observation électorale en Guinée.
Abdourahamane SANOH
Ø Président fondateur de la Plateforme des citoyens unis pour le développement (PCUD) ;
Ø Titulaire d’une maitrise en Comptabilité de l’Ecole Nationale d’Administration de l’Université de Conakry, et d’un autre diplôme au centre de formation et d’infanterie du camp Kèmè Boureima de Kindia (CFIK) ;
Ø Chargé de cours de comptabilité à l’école nationale de secrétariat (ENS) à Conakry, chef section administrative et juridique à l’office nationale des guinéens de publicité en 1987 et chargé de la compensation à la banque populaire maroco-guinéenne en 1993 ;
Ø Président de la commission d’organisation au sein du comité national chargé de l’organisation du forum des investisseurs sous l’autorité de la primature et le ministère de la promotion du secteur privé de l’industrie et du commerce ;
Ø Organisateur de plusieurs éditions d’exposition étrangères en Guinée dans le cadre des activités du CIEPEX (Centre International d’Echanges et de Promotion des exportations) et de plusieurs salons spécialisés tel que le salon international du meuble et de la décoration (SIMDEC), miroir de Guinée, la semaine commerciale de la rentrée des classes (SCORCLASS) et animateur de nombreux séminaires et ateliers sur le commerce et l’entreprenariat dans le cadre du CIEPEX. Il créé et institutionnalise le salon de l’automobile, de l’industrie et de l’agriculture (AIA) ;
Ø Responsable de la mise en place et l’institutionnalisation de la foire internationale de Conakry (FIC) dans le cadre de la diversification des produits de foire en Guinée. Ainsi, la FIC devient la plus importante foire en Guinée et connaitra un réel succès les années suivantes.
Ø En 2003, chargé par le gouvernement guinéen de l’organisation de la 13ème édition de la foire commerciale des états membres de l’organisation de la conférence islamique sur la base d’un partenariat avec le CIEPEX et le centre islamique pour le développement du commerce (CEDIC) ;
Ø Initiateur des entreprises guinéennes à la gestion de projets de création d’un parc des foires et expositions internationales, d’entrepôts et de marchés de gros des produits agricoles ;
Ø Ministre de l’élevage et de la pêche dans le gouvernement Komara à l’époque du CNDD d’où il démissionnera 9 mois plutard suite au massacre du 28 Septembre ;
Ø 2011, démarrage de sa carrière dans le mouvement associatif guinéen en se faisant élire président de la PCUD, organisation qu’il va diriger officiellement jusqu’à la création du Front national pour la défense de la constitution (FNDC) ;
Ø Farouche opposant contre le 3ème mandat du Président Alpha Condé, il fera une coalition avec les partis politiques de l’opposition en constituant le FNDC avec à l’actif plusieurs manifestations politiques qui ont malheureusement entrainé des centaines de morts dans le pays ;
Ø Constant dans son opposition affichée contre le régime d’Alpha Condé et son projet de 3ème mandat, il fera une brève expérience de la prison.
Dr Dansa Kourouma
– PRÉSIDENT de la plus grande plateforme de la société civile guinéenne et à ce titre, Président en exercice de la société civile ouest africaine ;
– Docteur en Médecine, Expert médical en réparation juridique du dommage corporel ;
– Expert en Gouvernance électorale avec une grande expérience et ouverture d’esprit sur les questions de politiques publiques, de droit, de politiques sociales et sur les enjeux géo politiques du développement;
-Fondateur et Directeur Exécutif de l’Observatoire Citoyen de la Gouvernance et de la Recevabilité (OCGR).
– Président du Forum de la société civile de la CEDEAO ;
– Analyste indépendant sur les politiques sociales au compte de certaines ambassades à Conakry- Guinée ;
– Vice-Président du réseau ouest africain de surveillance électorale (WAEON-Ghana) depuis 2017 ;
– Vice-Président du Réseau Panafricain pour la lutte contre la prolifération des armes en Afrique (REPPA) élu à Lomé en 2019 ;
– Membre du Conseil National de la Statistique ;
– Consultant formateur au compte d’International Alerte, dans le cadre de la formation des forces de défense et de sécurité sur la prise en charge des femmes et enfants en situation de conflits ;
– Observateur électoral international, il a à son actif, une Vingtaine de missions d’observation et d’appui électoral en Afrique de l’ouest, du sud et l’Amérique latine : Mexique, Ghana, Afrique du sud, Sénégal, Mali, Liberia, Benin, Togo, Cap vert, Cote d’ivoire, Nigeria, Niger… ;
– Participant au dialogue sur l’intégrité électorale entre les commissions électorales, observateurs nationaux et internationaux et les juridictions électorales à l’Institut Électoral Mexicaine (INE) de Mexico.
– Dense expérience législative pour avoir été membre de l’ancien CNT où il a cumulativement occupé les fonctions de Secrétaire Exécutif, de Rapporteur et de Porte-parole (à préciser que la constitution du 7 Mai 2010 et plusieurs autres lois organiques et ordinaires ont été élaborées par le CNT) ;
– Transversalité et parfaite connaissance du système sociopolitique et démocratique de la GUINEE, de la sous-région et du continent ;
– Activiste intrépide, constant, cohérent et doublé d’une capacité de résilience hors pair: il a gravi tous les échelons de l’engagement citoyen.
– Indépendant, objectif, impartial, neutre dans ses démarches face aux grandes questions de la vie sociopolitique nationale et toujours équidistant des extrêmes politiques.
– Acteur majeur des événements de 2006-2007et dans plusieurs autres situations d’enjeu national, il fait preuve d’une fidélité absolue aux principes et valeurs de la société civile. A cet effet, il fut le seul Président de faitière qui ne s’est associé à aucun parti ou mouvement politique durant les périodes de crises liées au changement constitutionnel pour un 3ème mandat.
– Défenseur des droits humains, des valeurs républicaines et grand promoteur de la paix, de l’unité et de la cohésion nationale. A ce titre, il a pris fait et cause pour les populations de Beyla suite au détournement de fonds alloués à la préfecture pour la réalisation d’infrastructures dans le cadre des fêtes tournantes. Il est aussi initiateur et animateur de plusieurs assises locales suite aux différentes crises sociopolitiques.
– Panafricaniste, partisan d’un changement de paradigme sociopolitique qui tient compte de nos réalités historiques, culturelles, sociologiques et africaines ;
– Référence nationale pour sa forte implication dans les questions d’intérêt général, sa large audience auprès des communautés et autorités et sa légitimité dans la sous-région Ouest africaine.
– Ancien boursier des programmes IVLP international visitor leadership programme aux USA;
– Ancien boursier du CESA centre des études stratégiques pour l’Afrique;
Dr Makalé TRAORE
Ø Présidente fondatrice de la Coalition des filles et femmes de Guinée pour le dialogue et la consolidation de la paix et le développement (COFFIG);
Ø Docteur en Droit International Économique, obtenu à l’université de Montpellier, en France. Consultante et professeure dans diverses universités du pays ;
Ø Ancienne ministre de la réforme administrative et de la fonction publique ;
Ø Elle a été présidente du réseau des femmes africaines, ministres et parlementaires de Guinée (REFAMP) ;
Ø Membre du conseil d’administration de la Société guinéenne de transport SOTRAGUI ;
Ø Directrice de la Coopération internationale du Conseil national de la transition (CNT) sous l’ère du CNDD;
Ø Directrice de campagne du Pr Alpha Condé et du directoire de l’Alliance Arc-en-ciel pour l’élection présidentielle de 2010;
Ø Membre du Groupe de contact pour l’élection présidentielle au Togo et en Côte d’Ivoire en 2015 ;
Ø Cheffe de mission de la «Case de Veille» des femmes pour les élections apaisées, une plateforme d’observation électorale des femmes, fondée sur le mécanisme « d’alerte précoce- réponse rapide»;
Ø Présidente du Parti de l’action citoyenne par le travail (PACT) ;
Alpha Oumar Sylla