C’est une orpheline de père et de mère qui a voulu se donner la mort après avoir contracté une grossesse « non désirée ». Selon le Commandant de la Compagnie de la gendarmerie territoriale de Dinguiraye joint au téléphone par le correspondant régional de Laguinee.info à Faranah, c’est le dimanche 17 octobre 2021 aux environs de 21 heures qu’il a été informé que Maimouna Diallo, âgée de 15 ans, en état de famille a tenté de se donner la mort par pendaison. Mais, elle fût stoppée dans sa tentative de mettre fin à sa vie.
« J’ai envoyé une équipe là-bas, on a demandé aux parents la cause de cette tentative. Les parents nous ont fait comprendre qu’elle est enceinte. Pour sa sécurité, nous l’avons envoyé à la gendarmerie. Cet après-midi, elle a décliné l’identité de l’auteur de la grossesse. Selon, c’est son copain, un mineur qui fait le collège à Dinguiraye, mais qui est actuellement à Gaoual précisément à Kounsitel qui en est l’auteur. Elle dit n’avoir pas été prise en charge, sa famille continue de la harceler;et, finalement, elle a décidé de se donner la mort. Nous avons toutes les procédures, son dossier sera transféré devant le juge. Le papa du jeune a refusé de prendre la fille en charge » a laissé entendre Abdoulaye Barry, commandant de la compagnie de la gendarmerie territoriale de Dinguiraye.
Interrogée, la fillette Maimouna Diallo revient sur les raisons qui l’ont poussé à tenter de mettre fin à sa vie.
« C’est bien la réalité ce que vous avez appris sur moi. Dans la soirée de ce Dimanche 17 octobre 2021, j’ai tenté de me suicider par pendaison à la maison. La cause est le fait que ma marâtre Fatoumata Bah avec qui je suis, est entrain de chanter mon nom dans la ville, que je suis enceinte et que quand je sors, je ne rentre qu’à l’aube. Partout où je passe, les gens ont le regard sur moi. Ce dimanche, elle m’a chargé de faire une grillade pour un de mes frères venu de Conakry. Après la cuisine, j’ai partagé en deux plats. À son retour du marché, elle m’a grondé avec des expressions choquantes. Que je suis invivable et que je n’ai pas honte. C’est là que j’ai pris la décision de me suicider. J’ai pris une corde, je suis entrée avec dans la case. J’ai attaché un bois au niveau du toit, et j’ai mis mon cou dedans. Mais très vite, ils sont venus me sauver. Je suis en état de famille;mais, je n’ai jamais souhaité une grossesse hors mariage. L’auteur s’appelle Mamadou Atighou Diallo (mon copain) qui est actuellement dans les mines à Kounsitel (Gaoual). Ses parents ont été informés et avaient promis de me prendre en charge;mais, ils n’ont rien fait jusqu’à présent. Tout ce que je demande, qu’on arrête de chanter mon nom et que l’auteur de ma grossesse me prenne en charge. Car, je suis une élève et orpheline de père et de mère. Je n’ai personne pour me soutenir. Mes parents m’ont rejeté et ne veulent pas me sentir à la maison », a-t-elle expliqué.
Sa marâtre Fatoumata Bah, dit être surprise de l’attitude de Maimouna. Car rien de mal ne s’est passé entre elles, dit-elle. Sa marâtre nie avoir harcelé la fille.
Sur la question de savoir le rapport entre elle et la fille de sa défunte co-épouse, Fatoumata Bah affirme que jusque-là tout va bien entre elles.
« Sa mère et son père sont décédés. C’est moi qui l’ai élevé. Elle étudie à Conakry avec ses frères mais chaque année, ils viennent passer les vacances avec moi ici à Dinguiraye. Je ne me souviens d’aucun mal entre nous. Je la considère comme mon enfant biologique. Je l’ai toujours conseillé; mais, elle n’écoute pas les conseils. C’est ce qui a fait qu’elle a eu cette grossesse. Mais comme elle n’est pas la première à faire ces genres de choses, qu’elle reste tranquille. Mon vœu est qu’elle réussisse un jour et qu’elle puisse au moins se prendre en charge », a-t-elle dit.
En attendant, l’affaire est à la gendarmerie et Maimouna Diallo est sous haute surveillance.
De Faranah, Ibrahima Oularé pour Laguinee.info