lundi, octobre 7, 2024
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Non orientation des bacheliers au privé, situation des universités privées : Elhadj Mamadou Diouma Bah, membre de la CRESUP dit tout

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Conformément au communiqué du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique (MESRS), l’orientation des bacheliers dans les institutions d’enseignement supérieur débute ce mardi, 12 octobre pour prendre fin au 22 octobre 2021. Comme les années précédentes, l’Etat guinéen ne va pas orienter cette fois-ci encore des étudiants dans les universités privées. Dans un entretien qu’il a accordé à la rédaction de Laguinee.info, Elhadj Mamadou Diouma Bah, membre de la Chambre Représentative de l’Enseignement Supérieur Privé (CRESUP) donné son avis sur le sujet. Monsieur Bah a aussi évoqué les conséquences de cette non orientation des bacheliers au privé avant de lancer un appel aux nouvelles autorités.

Lisez l’intégralité de cette interview ! 

Laguinee.info : Les orientations des étudiants dans les Universités ont commencé à travers la plateforme GUPOL, qu’en pensez-vous ? 

Elhadj Mamadou Diouma Bah : à chaque rentrée universitaire, les orientations sont devenues un exercice impératif pour ventiler les nouveaux étudiants vers les institutions d’enseignement supérieur du pays. Ces orientations interpellent à la fois l’Etat, les étudiants et leurs parents. C’est aussi une préoccupation particulière pour les fondateurs des Universités privées qui recrutent dans le même vivier.

Laguinee.info : Est-ce que l’État va orienter les bacheliers dans les universités privées pour cette année universitaire 2021-2022 ? 

Elhadj Mamadou Diouma Bah : nous n’avons aucune notification formelle pour le moment. Cependant, le communiqué tel que diffusé et publié dans les médias d’État ne semble pas s’orienter sur cette voie. Il faut signaler que sur la plateforme GUPOL, l’onglet permettant de sélectionner les universités privées est désactivé, ce qui ne laisse aucune possibilité de choix aux étudiants pour une formation dans les institutions d’enseignement privé.

Laguinee.info : A supposer qu’on n’oriente pas dans les universités privées, quelles conséquences cela pourrait-elle avoir sur les étudiants ? 
Elhadj Mamadou Diouma Bah : une orientation dans les universités publiques uniquement va affecter négativement la qualité de la formation de nos enfants. On peut citer entre autres :
l’augmentation exagérée des effectifs dans les salles de classes, l’impossibilité d’un encadrement pédagogique correcte dans le respect des normes du LMD, le manque de suivi dans les évaluations et le risque de bâcler les programmes de formation, le risque de contracter le covid-19, lié au non respect des mesures de distanciation sociale, le risque de décrochage scolaire lié aux mauvaises orientations des  étudiants, l’impossibilité de soumettre les étudiants aux travaux pratiques et dirigés faute d’espace et de capacité d’accueil suffisant. Bref, une somme d’ingrédients explosifs menant droit à la médiocrité source d’instabilité.

Laguinee.info : Les universités privées sont-elles en mesure d’accueillir des boursiers de l’État ? 

Elhadj Mamadou Diouma Bah : le partenariat public-privé doit être le levier pour une bonne gouvernance universitaire. Aujourd’hui, force est de reconnaitre que la qualité des infrastructures réalisées dans les universités privées, notamment en terme de bâtiments, laboratoires, bibliothèques, équipements, innovation et qualification des ressources humaines du secteur par l’octroi de bourses de formation et de stages dans le souci de qualifier notre système éducatif, le privé peut prêter une main forte au publique et ensemble hisser haut le niveau de notre éducation. Il ne faut pas occulter qu’une collaboration entre institutions d’enseignement publiques et privées est et demeure un atout pour le système éducatif guinéen. L’État doit encadrer et contrôler le privé pour le respect de normes en matière d’enseignement supérieur.

Laguinee.info : Quel appel lancez-vous à l’endroit des nouvelles autorités ? 

Elhadj Mamadou Diouma Bah, fondateur de l’Institut Universitaire des Hautes Études de Guinée (IUHEG)

Elhadj Mamadou Diouma Bah : pour refonder l’Etat, il est indispensable d’avoir un système éducatif fort, un partenariat public-privé fécond. C’est pourquoi nous lançons un appel aux nouvelles autorités de notre pays pour souhaiter de tout cœur d’éviter les préjugés et de se rendre elles-mêmes dans les universités privées pour constater les investissements réalisés dans ce domaine pour se faire une opinion. Nous apprécions leurs faits et gestes qui constituent des sources d’espoir et de motivation pour notre pays qui ambitionne de restaurer la justice sociale et bâtir des institutions solides pour réconcilier notre peuple et amorcer le décollage économique de notre nation. Nous exprimons notre totale disponibilité à travailler avec elles pour la réussite de cette noble et exaltante mission.

La Rédaction de Laguinee.info

 

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