samedi, novembre 23, 2024
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Le procureur de Dixinn démasqué: une conversation qui a fuité dans la presse prouve qu’il avait fait condamner Foniké Menguè à tort

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C’est désormais sans doute. L’emprisonnement de Foniké Menguè pendant une année était une injustice totale. Le jeune activiste de la société civile a été victime d’une affaire montée de toutes pièces. Son arrestation, son procès et sa condamnation s’avèrent une conséquence directe de son combat contre le troisième mandat du président déchu. L’instruction de le neutraliser était venue du pouvoir d’alors. L’objectif visait à l’empêcher de toute possibilité de mobilisation populaire dans les rues de Conakry contre le refus du président déchu de se limiter à deux mandats. Cette vérité restée longtemps cachée du public a finalement éclaté ce mardi, 05 octobre 2021. Ce, grâce à Moussa Moïse Sylla, journaliste à Espace FM et animateur de l’émission phare Les « Grandes Gueules ». Dans le numéro de ce mardi, 5 octobre 2021 de cette émission, il a fait écouter aux guinéens une conversation surprenante.  Elle s’est passée entre le procureur de Dixinn et le juge Alphonse Charles Wright. Le contenu est une sorte de résumé de l’injustice dont a été victime Foniké Menguè pendant une année.
Durant les 12 mois qu’il a passés en prison, Foniké Mengué s’est toujours considéré « prisonnier personnel d’Alpha Condé ». Il le disait même à chaque fois qu’il en avait l’occasion pendant son procès. Son affirmation s’avère finalement exacte. Il était en prison sur instruction du président déchu car celui-ci le voyait comme un obstacle pour son troisième mandat. Dans la conversation qui a fuité, l’on entend le procureur dire qu’il a dû fournir assez d’efforts pour parvenir à le faire condamner.
« Ce dossier, quand on l’avait déféré, il n’y avait rien, mais rien. Je vous parle franchement et parce que je vous fais confiance aussi. Je sais que vous n’en parlerez pas. Il n’y avait rien dans ce dossier. Deux à trois feuilles, enquêtes préliminaires, il n’y avait rien. J’ai fait jouer mon expérience et quelque chose m’a dit qu’il y a une infraction qu’on appelle divulgation de fausses informations. J’ai dit  » les propos qu’il a tenus à la radio, comme il ne peut pas apporter la preuve de ses propos, je le poursuis ». On appelle ça les infractions de replis. Les infractions de replis, c’est quand le parquet est embarrassé et qu’on a dit au parquet « il faut poursuivre coûte que coûte ». J’ai appelé Fabou ( Le directeur central de la police judiciaire), j’ai crié sur Fabou. J’ai dit qu’il n’y a rien dans ce dossier. N’eût été mon expérience, je devais classer ce dossier…Le parquet est une autre vie du magistrat, une autre vie professionnelle. Donc, j’ai trouvé ça. Au moment où on instruisait ce dossier, on m’a envoyé des documents tirés sur la page Facebook.  Lui, il ne savait pas. Monsieur le juge, je vous parle de tout ça, je vous fais confiance. Quand on m’a envoyé ça, j’ai bondi sur l’occasion. Je l’ai poursuivi pour menaces. Donc, ça m’a fait deux procédures. C’est ce qui s’est passé. Je sais qu’il n’y a rien dans le dossier mais requalifier ça et aidez-nous dans ce dossier. C’est (Foniké Mangue) le plus grand mobilisateur du FNDC. S’il sort, il va embarrasser le vieux (Alpha Condé) aux élections. Je préfère te dire la vérité, il va embarrasser le vieux. Son activisme dépasse ceux de Koundouno et Sanoh. Ce dossier est difficile mais il faut que je te parle comme ça. Au jugement, je vais demander deux ans d’emprisonnement pour montrer que nous ne sommes pas sur la même longueur d’onde et pour préserver ton image. Tu l’emprisonnes pour avril, mai, juin, juillet, août, septembre, octobre, novembre, décembre. Ça trouvera que l’élection et l’investiture du président sont terminées », laisse entendre ce long extrait de la conversation de Souleymane Siddy Souleymane N’Diaye avec le juge Alphonse Charles Wright.
Oury Maci Bah pour Laguinee.info
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