Le 28 septembre 2009 n’est pas perçu de la même manière par les guinéens. Pendant que certains tiennent à en parler surtout pour demander justice, d’autres se montrent mal à l’aise que cette date rappelle peu maintenant le Non de la Guinée à la France en 1958. C’est le cas du président de la Fondation Internationale Ahmed Sékou Touré. Pour lui, les massacres du 28 septembre 2009 ne « doivent pas masquer les œuvres » des héros de l’indépendance du pays. Il l’a dit lors d’un entretien qu’il a accordé à un journaliste de Laguinee.info ce jeudi, 30 septembre 2021.
« N’oubliez pas la cause pour juger le fait. Comment parler de procès du 28 septembre si le pays n’est pas stable ? Lorsque le pays est stable, on peut parler de procès. En tant que compagnon d’Ahmed Sékou Touré, le 28 septembre est un grand jour pour les guinéens. Le 28 septembre ne doit pas masquer les œuvres de nos héros. On doit valoriser les œuvres de nos prédécesseurs. Mais dès qu’on masque ça, on dit massacres du 28 septembre, quels sont ceux qui ont provoqué les massacres ? Les provocateurs et les coupables sont égaux devant la loi. Donc ce que j’aimerais dire, c’est de demander à tout le monde de pardonner», a dit Elhadj Fodé Mandiaye.
Lors d’une rencontre au palais du peuple dans le cadre des concertations nationales, le colonel Doumbouya a promis qu’il n’y aura pas de « recyclage ». Ce qui sous-entend qu’aucun des acteurs de l’ancien régime ne sera associé à la gestion de la transition. Une décision que notre interlocuteur trouve normale.
« Selon ma conscience modeste, ce qui doit préoccuper les guinéens pour le moment, c’est comment gérer la transition de la bonne manière, organiser les élections et non le recyclage. Quand je dis non recyclage, depuis 1958, quand on a eu l’indépendance avec le camarade Ahmed Sékou Touré et ses compagnons comme Saifoulaye Diallo, Lansana Béavogui, depuis lors, ce sont leurs enfants qui gouvernent. Y a pas d’autres guinéens ? Ça, ça doit nous préoccuper », a-t-il conclu.
Laguinee.info
