La journée internationale des langues de signes a été célébrée ce jeudi, 23 septembre 2021. Cette année, le rendez-vous a eu lieu sous le thème « Avec la langue des signes, tout le monde est inclus ». A Conakry, l’occasion a été mise à profit pour lancer une campagne de vaccination anti-covid en faveur des personnes atteintes d’un handicap physique. La cérémonie de lancement s’est tenue au siège du Réseau guinéen des organisations de Personnes Handicapées pour la Promotion de la Convention sur les Droits des Personnes Handicapées (ROPACIDPH) dans le quartier Simbaya. Elle a été rendue possible grâce à un appui financier de la GIZ,  rapporte un journaliste de Laguinee.info qui était sur place.

« S’il est vrai que personne n’a choisi ses parents », a dit le président du ROPACIDPH, Alpha Boubacar Diop, alors: « il n’en demeure pas également que l’handicap fait partie de la diversité humaine comme la diversité des races, la diversité des ethnies, la diversité de la nature. Dieu l’a voulu ainsi. En jetant un regard sur la personne handicapée, la majorité de nos compatriotes ne voit que ce qui manque à la personne handicapée sans tenir compte de son niveau intellectuel, … au lieu de se poser la question de savoir ce qu’elle peut faire », a-t-il ajouté.

A cette célébration de la journée internationale des langues de signes, le numéro un du ROPACIDPH a parlé aussi de la situation politique du pays. Pour lui, l’avènement du CNRD a « suscité un immense espoir aux personnes handicapées qui sont la couche sociale la plus marginalisée de la nation guinéenne ». Il a même attiré l’attention sur la nécessité d’impliquer les personnes handicapées dans la gestion de la transition.

« La participation des personnes handicapées à la vie publique à travers leur représentativité dans les structures de prise de décisions à tous les niveaux va favoriser leur prise en compte effective dans le programme de développement communautaire. C’est pourquoi nos représentations dans les organes de la transition notamment au gouvernement et au CNC est primordiale car cela va les permettre d’influencer la prise de décision et tenir compte des dimensions des handicapés », a-t-il lancé aux nouvelles autorités du pays », a-t-il dit.

Bah Oury président de l’UDRG était parmi les invités. Profitant de l’occasion, il a fait savoir qu’il  n’y a: « aucune différence en terme de compétence technique, en terme de compétence intellectuelle, il y a des handicaps qui sont de nature physique ou sensorielle mais cela ne veut pas dire que les postes de responsabilité à tous les niveaux ne doivent pas être occupés par les personnes souffrant d’un handicap. Une société se mesure à la manière dont elle gère ».

Sory Sidibé, représentant du ministère de l’Action sociale à cette cérémonie a mis l’occasion à profit pour lancer la campagne de vaccination anti-covid-19. Il a précisé que cette de vaccination ne concerne les personnes handicapées de la zone de Conakry.

« C’est l’occasion pour moi de rappeler que notre pays a ratifié toutes les conventions relatives aux droits des personnes handicapées. Mais de nos jours nos constatons un ralentissement dans l’application de ces textes de lois. En 2018, nous avons été doté d’une loi portant sur la protection des personnes handicapées. Au cours de l’évolution des choses, nous nous sommes rendus compte compte que cette loi était caduque, on a donc procédé à sa révision et aujourd’hui nous sommes en train de mettre en place les textes d’application. Avec l’arrivée des nouvelles autorités, nous allons accélérer ce processus pour qu’enfin lorsque le CNT sera mis en place, cette loi soit promulguée», a promis monsieur Sidibé.

Mamadou Saliou Bah pour Laguinee.info