Les sanctions de la CEDEAO contre la junte au pouvoir en Guinée continuent à faire l’objet de critiques de la part de la classe politique du pays. Ce mercredi 22 septembre 2021, c’est la Coalition des Partis Politiques pour la Rupture (CPR) qui a haussé le ton. Lors d’une conférence de presse qu’elle a tenue à Conakry, le président de ladite coalition a déploré l’attitude de l’organisation sous régionale vis-à-vis du CNRD sans, d’après lui, consultations préalables des « forces vives guinéennes », rapporte un journaliste de Laguinee.info qui était sur place.
Pour le vice coordinateur de la CPR, au lieu de prendre des sanctions contre le CNRD, la CEDEAO ferait plutôt mieux de lui apporter une assistance adaptée à la situation actuelle du pays.
« Nous membres de la CPR, sommes au regret de constater que des telles décisions soient prises sans aucune consultation des forces vives guinéennes par les émissaires de la CEDEAO. Une telle décision nous paraît difficile à accepter si elle ne prend pas en compte l’avis et des préoccupations des organisations de la société civile de notre pays. L’assistance des instances diplomatiques comme la CEDEAO aux pays membres dans la situation des crises est un droit et devoir en application des traités et conventions internationaux. Notre coalition la CPR, tout en souhaitant cette assistance, préconise qu’elle soit adaptée à la réalité guinéenne », a dit Badra Koné.
Poursuivant, le conférencier a invité l’organisation sous régionale à plus « d’analyse, de compréhension de la situation » à travers les forces vives du pays. Il a aussi rappelé l’inaction de cette instance face aux appels de détresse du FDNC quand celui-ci combattait les démarches qui ont abouti au troisième mandat d’Alpha Condé. Donc, a-t-il ajouté, si le peuple de Guinée « dans sa majorité, a salué haut et fort l’intervention des forces armées de Guinée à travers le Comité National du Rassemblement et du développement (CNRD) en déposant le président le 05 septembre 2021, c’est parce qu’il considère cette prise du pouvoir comme un espoir qu’il ne faut en aucun cas remettre en cause. La majorité des guinéens voit cette transition comme une opportunité permettant de reconstruire l’Etat, de consolider l’unité nationale et de mettre les bases pour une stabilité sociale, politique et économique, l’approche apaisée et respectueuse des libertés de coup d’Etat. Les intentions de la junte et les actes jusque-là posés par celle-ci nous réconfortent et nous encouragent à accompagner les nouvelles autorités du pays pour une transition objective et réussie ».
A part la classe politique du pays, le CNRD a déjà répliqué lui-même aux sanctions de la CEDEAO. C’était à travers une conférence de presse. Le comité en avait profité pour dire que « seul le peuple souverain de Guinée décidera de son destin ». Ce qui sous-entend que le nouveau régime du pays n’acceptera aucune pression externe ni sur la durée, ni sur le comment de la transition.
Mamadou Aliou Diaguissa Sow pour Laguinee.info