Dans la nuit du dimanche au lundi 20 septembre 2021, une femme en grossesse s’est rendue à l’hôpital régional de Mamou pour accoucher. Mais, en raison d’une incompréhension survenue entre elle et l’infirmière trouvée sur place, elle est sortie mettre son enfant au monde derrière la cour du centre hospitalier. Ce mardi, la direction dudit hôpital a tenu une réunion de crise. Au cours de la rencontre, plusieurs décisions ont été prises, rapporte le correspondant régional de Laguinee.info à Labé.
Certaines des décisions prises au cours de cette réunion d’urgence ont été déjà appliquées. Il s’agit du renvoie de la femme et de son bébé à l’hôpital pour une prise en charge, et la suspension de l’infirmière mise en cause de son poste. Joint au téléphone, le Directeur général de l’hôpital régional de Mamou qui est le Docteur Kader Camara, a relaté ce qui s’est passé en fonction de ce qui lui été rapporté comme informations.
« Une femme est venue dans la nuit du dimanche au lundi 20 septembre vers minuit à l’hôpital régional de Mamou, où d’après tout ce qui a été recoupé, la sage-femme ne l’a pas prise en charge. Pas parce qu’elle ne l’a pas prise en charge comme ça mais comme elle a demandé à la femme de monter sur table pour qu’elle soit examinée et celle-ci n’a pas voulu le faire. Elle a dit regardez d’abord mon carnet. Donc c’est dans ça qu’elles sont restées en tiraillements et finalement la femme enceinte s’est retirée pour aller accoucher de l’autre côté de la route, tout près de la SOTELGUI à la véranda. C’est ce qui s’est passé en réalité. J’ai été informé hier lundi aux environs de 18 heures alors que les faits se sont déroulés dans la nuit du dimanche au lundi. Immédiatement une réunion de crise a été convoquée et ce mardi matin cette réunion a continué. C’est une réunion qui regroupait un conseil de direction et tous les chefs de service. Des décisions sérieuses ont été prises. Premièrement, on a constitué une équipe qui est allée chercher la parturiente et son nouveau-né dans l’ambulance. Ils ont été pris en charge par les services compétents. Les deux ont été examinés et les médicaments leur ont été donnés en fonction de ce que nous avons trouvé sur eux. A l’heure où nous en sommes , l’enfant et la parturiente se portent très bien. Deuxièmement, nous avons pris une autre décision. Une note de service a été produite. La sage-femme en question a été suspendue de toutes ses activités et de toutes ses fonctions à l’hôpital. Elle est mise à la disposition de la direction préfectorale de la santé. Il en est de même de la sage-femme stagiaire qui a participé à la réception parce que ce sont elles qui ont échoué de ne pas pouvoir convaincre la femme pour qu’elle puisse accepter les choses qu’elles lui ont proposées. Donc un rapport va s’en suivre qui va être adressé à l’autorité supérieure, au gouverneur, au préfet et au ministre de la santé », a-t-il raconté.
De son côté, Mamadou Massoudou Diallo, mari de la victime, dit avoir pardonné. Selon lui, le fait d’avoir trouvé la direction et les chefs services de l’hôpital en réunion de crise sur ce qu’a subi sa femme, a mis fin à sa colère.
« Moi aussi je suis un agent de santé dans les communautés. C’est la raison pour laquelle j’ai décidé de venir jusqu’à l’hôpital pour demander des comptes. Mais quand je suis venu, je les ai trouvés en réunion de crise sur la sage-femme. Quand j’ai trouvé cela, j’étais vraiment très en colère mais finalement j’ai été réconforté parce que j’ai compris qu’ils n’ont pas négligé la situation. Si tous les responsables dudit hôpital sont réunis pour prendre des mesures afin d’aller chercher ma femme et la ramener à l’hôpital, ils m’ont donc fait savoir cela et je leur ai dit que je suis venu aussi pour ça. Alors ils ont reconnu avoir fait du tort et m’ont demandé pardon. Et comme je les ai trouvés dans cette logique, j’ai accordé mon pardon et j’ai appelé ma femme pour l’informer de la situation. Elle aussi dit avoir pardonné suite à cette réaction de l’hôpital », a-t-il fait savoir.
A noter que la femme et son bébé ont été ramenés à l’hôpital pour une prise en charge.
Ibrahima Tanou Diallo pour Laguinee.info