mardi, octobre 1, 2024
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Sanctions de la CEDEAO contre la Guinée : « La voie à suivre dans la transition guinéenne dépend des guinéens» (Dr Dansa Kourouma)

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La CEDEAO est sur toutes les lèvres en Guinée. Sa décision de maintenir les  sanctions contre le pays et le délai de six mois qu’elle a accordé à la junte pour le rétablissement de l’ordre constitutionnel, est très décriée. De nombreux leaders d’opinions guinéens pensent que la priorité du moment n’est pas de bâcler la transition en cours;mais, de faire en sorte que celle-ci réussisse. C’est le cas de Docteur Dansa Kourouma, président du Conseil National des Organisation de la Société Civile Guinéenne (CNOSC-G). Dans un entretien téléphonique qu’il a eu dans la soirée de ce vendredi, 17 septembre 2021 avec un reporter de Laguinee.info, il a demandé à la CEDEAO de revoir sa position vis-à-vis de la Guinée.

Les sanctions de la CEDEAO contre la Guinée suite au coup d’Etat qui a renversé Alpha Condé, ce n’est pas ce que désapprouve notre interlocuteur. Docteur Dansa Kourouma s’oppose plutôt à la pression de cette organisation sous-régionale sur le nouveau régime. D’ailleurs, il souligne que le sort de la Guinée dépend des guinéens.

« La CEDEAO est dans ses droits, par principe, de faire des sanctions contre la Guinée. Mais la nature et l’envergure des sanctions ne sont pas proportionnelles à la situation du pays. Donc je précise que de notre point de vue aujourd’hui, la CEDEAO doit rester disposée à accompagner la Guinée dans sa transition. La voie à suivre dans la transition guinéenne dépend des guinéens. Donc il est important que les discussions engagées avec les parties prenantes se poursuivent. Mais si les experts de la CEDEAO veulent apporter leurs conseils, leur appui technique pour que ces concertations se déroulent dans les bonnes conditions, je pense que c’est vivement souhaité », réagit Docteur Dansa Kourouma.

Poursuivant, le numéro un du CNOSC invite la CEDEAO à faire une lecture beaucoup plus approfondie de la situation du pays. En plus, il juge peu le temps accordé à la junte pour le retour à l’ordre constitutionnel. D’après lui, le problème de la Guinée est tout autre qu’une question d’élections.

« L’autre aspect, il est important que la CEDEAO ait une lecture beaucoup plus réaliste de la Guinée parce que le problème de la Guinée ce n’est pas un problème d’élections. Le problème de la Guinée, c’est un problème de légitimité constitutionnelle et un problème de fiabilité des institutions pour organiser la vie démocratique. Donc, avant d’aller aux élections, il est important que les réformes essentielles, la crédibilité à garantir le processus électoral soient menées avec le temps approprié. On ne peut pas organiser les élections dans six mois dans le contexte guinéen même si toutes les institutions sont en place. Je pense que la CEDEAO, cette fois-ci, est passée à côté dans l’appréciation de la situation guinéenne », se justifie notre interlocuteur.

Pour terminer, Docteur Dansa Kourouma propose deux ans comme durée de la transition déjà en cours dans le pays.

« Le temps suffisant pour organiser cette transition est de deux ans. Il est fondamental qu’on tienne compte de cela parce que le contenu de cette transition doit être l’adoption d’une nouvelle constitution par référendum, l’élaboration des lois organiques et leur adoption pour organisation les institutions, garantir l’équilibre des pouvoirs et surtout l’inviolabilité de la constitution », indique-t-il.

A rappeler que deux chefs d’Etat ouest-africains ont été reçus ce vendredi par le colonel Mamady Doumbouya. Il s’agit d’Alassane Ouattara de la côte et de Nana Ado du Ghana. Leur venue à Conakry intervient au lendemain du sommet extraordinaire tenu hier jeudi à Accra sur la situation en Guinée. Durant le séjour, ils se sont entretenus avec la junte et ont rencontré leur homologue déchu, Alpha Condé.

Oury Maci Bah pour Laguinee.info

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