Le métier de la cordonnerie auparavant convoité par plusieurs personnes est, depuis quelque temps, dans les oubliettes. A Boké, les cordonniers professionnels se trouvent confrontés à d’énormes difficultés. Ces artistes créateurs lancent un appel aux nouvelles autorités de Boké, pour l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail, rapporte le correspondant régional de Laguinee.info basé à Boké.
Dans la commune urbaine de Boké, de nombreuses personnes exercent le métier de la cordonnerie. Une activité artisanale ayant pour but de mettre en valeur les produits traditionnels, en vue de rendre service à la population.
Mamadou Diawo Tounkara pratique ce métier depuis son bas âge. Malgré la place qu’occupe cette corporation dans la société africaine, il se dit confronté à d’énormes difficultés dans l’obtention des matériels et le manque de salle d’exposition dans la ville de Boké.
« Nous n’avons pas de stock à Boké comme à Fria où les commerçants nous envoient des matériels de travail et les cordonniers à leur tour achètent cela dans les mains des commerçants, mais nous ici, quand nous voulons avoir un matériel à Boké, il nous faut aller à Conakry pour trouver le matériel. Ce sont entre autres les difficultés auxquelles nous sommes confrontés », a-t-il fait savoir.
Pour diminuer le calvaire des cordonniers, Mamadou Diawo Tounkara lance une invite aux nouvelles autorités. « Je leur demande de nous venir en aide. Nous ne demandons pas de l’argent espèce aux autorités de Boké; mais, nous voulons qu’ils nous aident à avoir un grand magasin où on pourrait avoir tout ce qui concerne le métier de cordonnier. Cela nous permettra d’éviter le gaspillage du transport entre ici et Conakry », a-t-il conclu.
Doumané Keïta, diplômé en métallurgie à l’Institut Supérieur des Mines et Géologie de Boké explique comment il a embrassé ce métier.
« J’ai commencé ce métier depuis 2007. En ce moment j’étais au lycée. C’est avec cela que j’ai financé mes études jusqu’à finir l’Université. Après l’Université, je le pratique. Donc, c’est avec ça que je règle mes problèmes de dépôt de dossier dans les différentes sociétés minières sans déranger mes parents. Nous demandons de l’aide pour l’amélioration de nos conditions de vie et de travail », a-t-il lancé.
Cet autre cordonnier installé au quartier Dibiya se dit conscient de la conjoncture économique du pays. Pour joindre les deux bouts, Alseny Sylla mène des stratégies afin de maintenir sa clientèle.
« Avec la conjoncture, ce n’est pas facile; mais, je cherche toujours à m’entraider avec mes clients afin que je puisse avoir de quoi nourrir ma famille. D’autres clients viennent chez nous, même s’ils ont l’argent ça trouve qu’ils n’ont pas la volonté d’acheter nos articles, mais moi j’essaye de me comprendre avec eux pour un autre jour », a-t-il laissé entendre.
De Boké, Alpha Oumar Bah pour Laguinee.info